El Puesto (2009) Aurélien Lévêque

Pays de productionFrance ; Belgique
Sortie en France29 août 2012
Procédé image16 mm - Couleur
Durée74 mn
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Générique technique

RéalisateurAurélien Lévêque
Société de production Cellulo Prod (Montreuil)
Société de production Buddy Movies
Société de production CBA - Centre Bruxellois de l'Audiovisuel (Bruxelles)
Société de production Thank You & Good Night productions (Bruxelles)
Distributeur d'origine Hevadis Films (Rouen)
Directeur de la photographieColin Lévêque
Ingénieur du sonFélix Blume
MixeurSylvain Richard
MonteurLydie Wisshaupt-Claudel

générique artistique

Annie(dans son propre rôle)
Pepe(dans son propre rôle)
Nunu(dans son propre rôle)
Popin(dans son propre rôle)
Hugo(dans son propre rôle)
Luis(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Serge Daney disait du cinéma qu’il était une "promesse de voyage". El Puesto est l’une des réponses à cette promesse. Tourné en Cinémascope et en pellicule, ce film trouve sa matière dans les magnifiques paysages de la Patagonie, dont il tire de splendides tableaux. Mais ici, rares sont les beautés gratuites. Ces images forment un tout qui donne au film son identité si particulière. Car, en suivant un personnage étrange, sorte de cow-boy solitaire, c’est autant l’homme que la terre qu’Aurélien Lévêque nous montre. Les deux sont ainsi mis sur un pied d’égalité, l’un s’imprégnant sans cesse de l’autre. À l’image de la première séquence du film, où l’on voit un sol jonché de bois coupés, sur lequel marche, en arrière plan, le "cow-boy". L’homme ne modifie pas le paysage : il fait, pour ainsi dire, partie de cette nature. Simplement, il la structure, l’organise. Ce sont ces barrières qu’il plante et qu’il aligne dans les champs, pareilles à des frontières, comme autant de repères. Ce qu’il faut voir dans les longs plans-séquences d’Aurélien Lévêque, c’est davantage qu’une simple captation. Lorsqu’il nous montre le "cow-boy" en train de manger, ou prenant le temps de tout ranger et de nettoyer, c’est bien sûr le temps qui l’intéresse. Ce temps qui s’écoule de façon si particulière dans la vie de cet homme et qui remplit l’image avec intensité. En refusant l’ellipse et en tenant volontairement sur la durée, c’est la vie de cet homme qui est dépeinte avec un réalisme troublant. En outre, cette mise en scène permet à Lévêque quelques instants de virtuosité (la préparation du cheval, la capture d’un autre cheval, l’entrée spectaculaire des moutons dans le champ). Mais au moment précis où tout cela semble devenir trop systématique, le réalisateur brise d’un coup le rythme lent et hypnotique de son film, en faisant intervenir le bruit des machines. Comme si la modernité et l’industrialisation arrivaient au galop dans ces paysages paisibles. Est installée en contrepoint, avec la scène de la tonte des moutons, une nature industrialisée. Rien n’est imposé et tout est suggéré par un cadrage intelligent, qui ne donne raison ni à la nature ni à l’homme. Le film aurait pu d’ailleurs s’enliser dans un message écologiste apathique, convenu et prévisible, figé dans les bons sentiments (à l’image, par exemple, du Home de Yann Arthus-Bertrand), mais il n’en est rien. Et c’est probablement ce qui fait toute la force du film. Sans doute parce que Lévêque s’attache autant à mettre en avant son personnage et la Patagonie qu’à développer le propos de son film. L’un servant de caisse de résonance à l’autre, et réciproquement. Peu à peu El Puesto distille des notations, des impressions, qui deviennent une véritable et riche matière à réflexion, sans avoir jamais besoin de recourir à la facilité des images chocs et de leur fonction culpabilisante. El Puesto surprend et impressionne donc. Malgré son caractère parfois trop répétitif, le film parvient à s’élever, tout en douceur, et à nous raconter une histoire belle et passionnante.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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