Des jeunes gens modernes (2009) Jérôme de Missolz

Pays de productionFrance
Sortie en France08 août 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
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Générique technique

RéalisateurJérôme de Missolz
Auteur de l'oeuvre originaleJean-François Sanzd'après une idée originale
Société de production Love Streams agnès b. Productions (Paris)
Société de production Arte France Cinéma
Distributeur d'origine Love Streams agnès b. Productions (Paris)
Ingénieur du sonMatthew Foldes
MixeurJean-Marc Schick
Directeur artistiqueJérôme de Missolz
Directeur artistiqueSarah Blum
MonteurElisabeth Juste
MonteurVanessa Bozza
RégisseurClaude Grégoire

générique artistique

Yves Adrien(dans son propre rôle)
Lio(dans son propre rôle)
Edwige Belmore(dans son propre rôle)
Aurelie-Laïla Benchekri(dans son propre rôle)
Antoine Capet(dans son propre rôle)
Mathieu Chausseron(dans son propre rôle)
Sabine Noble(dans son propre rôle)
Joris Larochelle(dans son propre rôle)
Anne-Sophie Le Creurer(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Le film s’ouvre sur une mise en parallèle entre les images d’un concert des Crystal Castles et des extraits du Cabinet du Docteur Calligari. Puis, il poursuit sur cette voie des parallèles : d’un côté le monde de Facebook, de l’autre celui du punk et des jeunes années de la New Wave ; d’un côté un collectif de jeune artistes nommé Entrisme, de l’autre le vétéran de la critique rock Yves Adrien. Conservant toujours son principe de balancier, le film déambule, s’interroge, mais ne développe aucun discours structuré. D’Adrien ou des jeunes gens qui viennent à sa rencontre, on ne sait qui est vraiment le héros du film, même si le premier en est clairement le centre de gravité et si les seconds en sont le moteur. Il ne s’agit donc spécifiquement ni de célébrer une modernité toute neuve, ni d’adorer une ex-modernité devenue iconique : simplement d’aller de l’un à l’autre, pour essayer de capter ce qui peut exister de fixe et de permanent dans une notion aussi fluctuante, aussi perpétuellement redéfinie, que celle de modernité. Jérôme de Missolz, figure aventureuse, adepte du cinéma expérimental, du documentaire et des défis improbables (l’adaptation, en 2000, de l’inadaptable Mécanique des femmes de Calaferte), nous invite à réfléchir à tout cela, en nous laissant une liberté maximale. Des portes s’ouvrent sur quelques instants lumineux des années 1970 et 80, ou sur des propositions contemporaines. Les fantômes (Pacadis, Jacno) se mêlent aux vétérans (Lio, l’icône punk Edwige) et aux acteurs de la modernité d’aujourd’hui. On va à New York. On se rend à des concerts. On va au Japon. On se laisse porter par les associations d’idées et par le courant du désir. Et on écoute parler Adrien. Comme la modernité, celui-ci n’a cessé, au gré des changements d’époque, de se réincarner en des avatars différents, selon qu’il soit en train de prophétiser l’avènement du punk (Je chante le rock électrique, 1973) ou celui des musiques électroniques (NövoVision, 1980). Figure hautaine et précieuse, entretenant un décorum aristocratique désuet, il n’inspire pas une sympathie immédiate. Sauf qu’en l’écoutant disserter, on s’aperçoit bientôt que, sous la musique traînante et affectée de sa voix, les mots sont souvent justes et parfaitement ciblés. Et l’on se dit que c’est bien la beauté de cette génération-là, que d’avoir su aller au bout de la caricature dans l’attitude, sans jamais quitter, dans l’esprit, une forme extrême d’intégrité et de lucidité. Cette impitoyable lucidité, elle éclate, par exemple, de façon brillante quand il lance : "Tout ça ce sont des histoires dont je ne sais pas si on peut encore les comprendre aujourd’hui. La réalité des scènes est tellement plus banale. Je ne sais pas si ces réalités-là peuvent être comprises par qui a MySpace ou Facebook. Tout ça, ce sont des coupe-feux. Ça évite la douleur. Ça évite d’affronter ce qui est terrible dans ce monde, c’est-à-dire la beauté. Aujourd’hui, comment la beauté serait-elle terrible ? Elle n’est pas terrible : elle est congédiée. Parce qu’il faut prendre connaissance de ses mails... Il faut savoir combien on a d’amis ici ou là.... Ça aurait été plus facile pour Alain Pacadis au temps de MySpace et de Facebook. Il n’aurait pas demandé la mort... Il aurait consulté ses mails". Rien que cette parole-là valait bien un film.
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