Morente (2011) Emilio Ruiz Barrachina

Morente, flamenco y Picasso

Pays de productionEspagne
Sortie en France12 septembre 2012
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurEmilio Ruiz Barrachina
Assistant réalisateurCarlos Padilla García
ScénaristeEmilio Ruiz Barrachina
ScénaristeEnrique Morente
Société de production Carisma Films
Société de production Ircania Producciones (Madrid)
ProducteurLuz A. Aldana Barahona
Producteur exécutifCarlos Padilla García
Producteur exécutifIsmael Issa
Distributeur d'origine Floris Films
Directeur de la photographieIsmael Issa
CadreurCarlos Balsera
CadreurJosé Antonio Muñoz Molina
CadreurJosu Ortiz Aguirre
CadreurAlberto Toledo
Opérateur steadycamMaría Fernández
Ingénieur du sonSergio Muñoz Cano
MonteurCarlos Padilla García
MonteurMaría Platas Alonso

générique artistique

Enrique Morente(dans son propre rôle)
Aurora Carbonell(dans son propre rôle)
Estrella Morente(dans son propre rôle)
Soledad Morente(dans son propre rôle)
José Enrique Morente(dans son propre rôle)
Pedro Gavarre(dans son propre rôle)
Rafael Riqueni(dans son propre rôle)
José Ruiz Moto(dans son propre rôle)
Federico Lechner(dans son propre rôle)
Javier Conde(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Le réalisateur espagnol Emilio Ruiz Barrachina a suivi Enrique Morente, l’une des grandes voix du flamenco, dans ses dernières apparitions publiques. Le chanteur, décédé après le tournage, s’est notamment fait connaître pour ses expérimentations, controversées, dans le flamenco moderne, en parallèle de son registre classique. Récemment, il avait mis en musique des poèmes, peu connus, de Picasso. Le menu de ce documentaire s’annonçait donc aussi chargé que prometteur, et se devait de mêler, comme l’indiquait le titre, Morente, flamenco y Picasso. Le résultat est assez désolant, car il se résume à un montage manifestement bricolé de toutes pièces, où toute réflexion préalable, en terme de sujet, de narration et de construction, semble absente. Comme si l’idée de faire un film était venue a posteriori, une fois les images filmées, et ne résultait d’aucune envie créatrice première. Dans ce patchwork d’images sans queue ni tête, alternant archives et making of de la dernière tournée du chanteur, Noir & Blanc et couleur, sources provenant de caméras les plus diverses, aux qualités variables, les captations de quelques concerts tiennent lieu de "fil conducteur". Soulignons tout de même que ces plans fixes sur le groupe de Morente sont assez fascinants, car la musique elle-même est extraordinairement poignante, et le chanteur habité d’une conviction qui force l’admiration. De même, le respect, l’écoute et la complicité entre les musiciens, qui semblent être des traits caractéristiques de la culture du flamenco, sont vraiment palpables. Mais si les oreilles sont envoûtées, les yeux ne trouveront qu’un exemple, qu’on aurait pu penser parodique (tellement les fautes de goûts sont prononcées), de ce que le montage vidéo peut faire de pire : ralentis, surimpressions, gros plans obscènes, fondus enchaînés à répétition... Et Picasso, au milieu de tout cela ? Il est à peine évoqué, au travers de quelques interviews de son coiffeur (avec qui il avait noué une forte amitié), de vieilles photos d’archives, ou de séquences dans lesquelles Morente déambule dans un musée lui étant dédié. Et encore une fois, le montage nous livre ces quelques rappels à fréquence fixe, de façon presque forcée, comme une sorte de justification, ou un emballage de prestige. Mais à aucun moment Morente n’explique ce qui l’a touché dans les poèmes du peintre, ni même comment il a travaillé pour les mettre en valeur musicalement. Aucun message lisible, aucune intention, aucun engagement : rien ne transparaît à l’image, si ce n’est Morente lui-même, omniprésent. On finit par se demander si ce film n’est pas un simple hommage au célèbre chanteur... et le lien avec Picasso un simple prétexte, permettant d’inclure dans le titre un nom vendeur. Dans ce cas, n’importe quel DVD de concert ou de tournée apporterait plus de satisfaction au spectateur. Car, dépouillé de ces intentions parasites, il laisserait au moins la part belle à une musique absolument magnifique. On ne peut que recommander, pour se plonger dans ce courant musical passionnant, Flamenco, flamenco, réalisé quelques mois plus tôt par Carlos Saura, et autrement plus captivant.
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