Téodora pécheresse (2011) Anca Hirte

Pays de productionFrance ; Roumanie
Sortie en France19 septembre 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée86 mn
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Générique technique

RéalisateurAnca Hirte
ScénaristeAnca Hirte
DialoguisteAnca Hirte
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Société de production Elefant Films (Bucarest ; Genève)
Société de production Yumi Productions (Paris)
ProducteurRichard Copans
ProducteurDaniel Burlac
Producteur associéHélène Vietti
Producteur associéAurélie Boussion
Directeur de productionFrançoise Buraux
Directeur de productionNelly Mabilat
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieAnca Hirte
Ingénieur du sonBruno Auzet
MixeurMarius Leftarache
MonteurGilles Volta

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Tourné dans un monastère roumain, ce documentaire suit la jeune Téodora lors d’un événement important de sa vie : son mariage avec le Christ. L’amour qu’elle porte à cet être sans corps fait bien évidemment écho à l’amour complexe que l’on porte à nos défunts. Anca Hirte explique d’ailleurs que ce film est né à la suite de la disparition de son mari. Est-il possible d’aimer un esprit dépourvu de corps ? C’est la question que rumine Téodora pécheresse. Si Anca Hirte semble vouloir se détacher du rituel religieux (seul le mariage est montré, et l’on devine que les nombreuses prières qui ponctuent le quotidien du monastère sont éludées), elle donne l’impression d’être toutefois profondément fascinée par lui. Et cette fascination prend trop souvent l’ascendant sur son propos. La scène où Téodora doit se vêtir entièrement de noir pour son mariage est à double sens : d’un côté elle élude son corps pour rejoindre son époux dans une dimension purement spirituelle, mais de l’autre elle le renie dans un geste sacrificiel. Il en est de même lors de la très belle scène de coiffure. Les cheveux, auparavant raidis et laids, sont nettoyés et coupés. On découvre alors Téodora coquette et sensible à sa beauté. Mais rapidement, ces cheveux doivent être cachés et il ne reste plus qu’une épaisse crinière, qui tombe platement à l’arrière de sa robe noire. Au final, les vrais rituels, ce sont ceux-là. Ceux qui se déroulent en dehors des messes. Ceux où la coutume religieuse prend le pas sur tout, où elle étouffe le récit du film. On comprend où veut en venir Anca Hirte. La réflexion est riche, intéressante, mais elle s’enlise à chaque séquence dans un carcan dogmatique oppressant. La réalisation de Hirte, totalement fondée sur un principe de retenue, n’offre jamais une bouffée d’air et s’enferme continuellement dans les pièces du monastère. Comme si elle intégrait la condition des femmes qu’elle filme et adhérait totalement aux principes qui régissent leurs vies. Or le libre arbitre de ces "petites mères" semble réduit à néant, tant leur vie, une fois le choix d’entrer au monastère accepté, est réglée comme du papier à musique. Il en va jusqu’à l’identité de ces femmes. Lorsqu’elle est sur le point de se rendre à son mariage, Téodora doit rendre visite à la Mère supérieure. "La seule chose que je regretterai, c’est de changer de prénom", dit-elle. Ce prénom, c’est celui qui lui a été donné à son entrée au monastère, et auquel elle s’est attachée. Mais il ne lui appartient pas et la mère supérieure pourrait, par sa seule décision, lui en donner un autre (ce qu’elle ne fait pas). Cette fascination de Hirte pour le rituel dérange autant qu’il questionne, mais elle ne bascule jamais dans une approche moralisatrice et prosélyte. Là est sans doute le point fort de Téodora pécheresse : ne jamais s’enliser dans une définition approximative et vaine du bien et du mal. Les choses filmées sont brutes, et l’on sent que la caméra s’efface derrière les regards de ces religieuses. L’objectif est, visiblement, davantage de montrer un état que de faire l’éloge de la vie sacerdotale.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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