Pays rêvé (2011) Jihane Chouaib

Pays de productionFrance
Sortie en France30 octobre 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée85 mn
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Générique technique

RéalisateurJihane Chouaib
Société de production Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Société de production Orjouane Productions (Beyrouth)
Distributeur d'origine Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Directeur de la photographieSarmad Louis
Directeur de la photographieWajdi Elian
Directeur de la photographieDylan Doyle
Directeur de la photographieLukas Hyksa
Ingénieur du sonEmmanuel Zouki
Ingénieur du sonNicolas Waschkowski
MixeurEmmanuel Croset
MonteurEmmanuelle Pencalet

générique artistique

Wadji Mouawad(dans son propre rôle)
Nada Chouaib(dans son propre rôle)
Katia Jarjoura(dans son propre rôle)
Patric Chiha(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Il y a plus de Libanais exilés que vivant dans leur pays d’origine. Parmi eux, nombreux étaient enfants lorsqu’ils ont quitté précipitamment, avec leurs familles, un pays en guerre, dans les années 1970. Ni d’ici ni de là-bas, étrangers dans leurs pays d’adoption et sous le cèdre, ils ont, adultes, le désir d’être enfin acceptés au Liban. Jihane Chouaib a suivi le retour de quatre d’entre eux, aux destins dissemblables mais rendus proches par une même culpabilité : celle d’avoir abandonné un pays meurtri et de ne pas partager les souffrances de leurs compatriotes. La réalisatrice parle beaucoup d’elle-même dans ce premier long métrage (après plusieurs courts, dont le remarqué Sous mon lit en 2004). Devant sa caméra amicale, Patric Chiha, cinéaste ayant grandi à Vienne (Domaine), Nada Chouaib, danseuse, Katia Jarjoura, reporter de guerre née au Canada et Wajdi Mouawad, dramaturge, racontent la nostalgie de ce pays rêvé, constitutif de leur identité et auquel ils ne se sentent pourtant pas intégrés. Des Libanais restés au pays, on parle peu, voire pas du tout, et les plans que choisit la réalisatrice sont souvent vides. Des ruines ou des pièces, vides de sens pour le spectateur, mais dans lesquelles s’engouffre la nostalgie d’une enfance que Nada et Jihane Chouaib se remémorent ou réinventent. L’image n’est pas belle, piégeant les interlocuteurs entre deux murs ou le bord d’un balcon. Des plans bruts, répétitifs, sans poésie. La tristesse et le sentiment d’abandon prédominent. Témoin, le drame quotidien de Wajdi Mouawad, parti à 10 ans, célébré en France et au Canada, mais qui rêve d’écrire cette grande oeuvre que les Libanais plébisciteront. Dans le hall de l’aéroport, il fait demi-tour et confie, depuis une chambre d’hôtel impersonnelle, son immense mélancolie. Revenue dans le village qu’elle a quitté petite avec sa mère et sa soeur, Nada Chouaib s’exprime, elle, à travers la danse, pour dire peu ou prou la même chose. À Beyrouth, le Viennois Patric Chiha cherche dans un cabaret le spectre d’une jeune danseuse, sa grand-mère, Autrichienne devenue Libanaise et qui aura vécu la fin de sa vie en exil comme un déchirement. Avec des anecdotes différentes, tous racontent la même chose et le récit, qui laisse le temps à chacun de chercher ses mots, les expressions justes, devient répétitif. Il faut attendre l’intervention de Katia Jarjoura pour relancer notre intérêt. La journaliste de guerre, née et élevée au Canada, a cherché le danger jusqu’à être blessée par une balle : un sésame pour se sentir enfin libanaise. Cette intervention arrive en contrepoint des autres, en posant l’expérience de la violence comme constitutive de l’identité libanaise, loin des palmiers, des dattiers et des oliviers. Dommage alors que le récit abandonne cette piste aussi vite que les autres. À trop vouloir éclater les discours, les rencontres - la réalisatrice alterne entre les uns et les autres - la structure du documentaire se délite et Jihane Chouaib peine à conclure, obligée de recourir à une facilité qui est, malheureusement, un cliché : regarder la mer depuis une plage vide.
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