Khaos, les visages humains de la crise grecque (2011) Ana Dumitrescu

Pays de productionFrance
Sortie en France10 octobre 2012
Durée95 mn
>> Rechercher "Khaos, les visages humains de la crise grecque" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurAna Dumitrescu
ScénaristeAna Dumitrescu
Société de production EIRL Ana Dumitrescu
ProducteurAna Dumitrescu
Distributeur d'origine EIRL Ana Dumitrescu
Directeur de la photographieJonathan Boissay
Directeur de la photographieAna Dumitrescu
Directeur de la photographieJennifer Aujame
MixeurVianney Aubé
Compositeur de la musique originale Kaïmaki
Compositeur de la musique originale Spike69
MonteurAna Dumitrescu
MonteurAxelle Malavieille

générique artistique

Panagiotis Grigoriou(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Ana Dumitrescu, grand reporter et collaboratrice de nombreux médias (agence Gamma-Rapho et National Geographic) est une habituée des sujets de société : l’homophobie en Roumanie, les travailleurs sans-papiers en France, les survivants de la déportation Rom pendant la Seconde Guerre mondiale... Lorsqu’elle aborde un sujet, c’est avec une grande liberté, en se laissant guider par les interviews, au fil du hasard des rencontres, sans chercher à construire un propos pré-établi, et encore moins à proposer des solutions. La Grèce est un pays dans lequel elle n’était jamais allée avant de réaliser Khaos, et qu’elle a découvert en faisant son film, sans idées préconçues. Par ailleurs, sa manière de filmer est instinctive, peu soucieuse des codes, naturelle et fluide. Son regard, neuf et curieux, est donc le principal atout de ce documentaire, dont le sujet est pourtant on ne peut plus médiatisé ces temps-ci. Pas d’images d’archives, pas de voix off explicative, mais un simple fil rouge, à travers le regard de Panagotis Grigoriou, historien et anthropologue, auteur, selon ses propres termes, d’un "blog de guerre économique", et qui guide la réalisatrice à travers la Grèce, à la rencontre de ses habitants. Le titre du film, Khaos, fait référence aux bouleversements que vivent les habitants, dans leurs modes de vie comme dans leurs réflexions, et aux différentes manières dont ils s’adaptent à tous ces changements. Ce qu’elle illustre par une série de portraits : ouvrier du port en grève contre les licenciements, jeune graffeur masqué diffusant son message politique sur les murs de la ville, groupes de soutien se rassemblant devant l’Assemblée nationale, employé de banque désabusé sentant venir la banqueroute, classe moyenne paupérisée achetant des sacs de pommes de terre à prix réduits au marché, jeunes cagoulés affrontant les CRS, groupe de rap militant chantant la Grèce déchue, et l’emblématique Manolis Glézos, ancien résistant contre l’occupation allemande, aujourd’hui député de la SYRIZA (groupe de coalition de gauche), toujours aussi impliqué dans la réflexion sur les moyens de sortir de l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui son pays. Évidemment, il manque au film exactement ce que la réalisatrice a choisi de laisser de côté : un éclairage économique sur l’origine de la dette (et donc notamment sur la question de savoir qui en est responsable), et sur les différentes options possibles pour en sortir. Mais ces questions-là sont abordées très régulièrement par la plupart des médias : la volonté d’Ana Dumitrescu était tout autre, et son film est assez réussi en ce sens. Car en mettant sa caméra (donc le spectateur) face à un échantillon aussi large que possible de la population, elle parvient à montrer, dans un même mouvement, deux réactions simultanées et indissociables de l’être humain lorsqu’il est mis en danger : la peur, et l’instinct de survie qui le pousse à s’adapter aux nouvelles conditions. Cette réactivité, cette mise en mouvement, ce bouillonnement d’actions et d’idées sont le coeur du chaos (avec tout ce que le mot implique aussi de promesses positives) que le film a cherché, et réussi, à capter.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
Logo

Exploitation