Genpin (2010) Naomi Kawase

Genpin, la maternité dans les bois

Pays de productionJapon
Sortie en France07 novembre 2012
Durée92 mn
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Générique technique

RéalisateurNaomi Kawase
ScénaristeNaomi Kawase
Société de production Kumie Inc. (Nara)
ProducteurNaomi Kawase
ProducteurYuko Naitô
Distributeur d'origine Baba Yaga Distribution (Paris)
Directeur de la photographieNaomi Kawase
Ingénieur du sonNobuyuki Kikuchi
Compositeur de la musique originale Pascals
Compositeur de la musique originale Rocket Matsu
MonteurYûsuke Kaneko

générique artistique

Tadashi Yoshimura(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Une oasis de verdure, isolant des bruits de la ville une magnifique maison traditionnelle japonaise. Des jeunes femmes y arrivent, d’autres, au ventre rond, sont déjà là, qui accomplissent une étrange gymnastique, faite de flexions accroupies. Nous sommes ici près d’Okozaki, chez le docteur Yoshimura, 78 ans, qui, depuis des décennies, prône un accouchement dit naturel, loin des scialytiques et du bruit qui règne dans les salles d’accouchement des hôpitaux classiques. Vêtu d’un habit traditionnel, le médecin expose sa philosophie et son idée de ce que doit être la naissance : la préparation des mères par une technique qu’il expérimente depuis longtemps, l’accueil du nouveau-né dans une atmosphère douce, à l’éclairage tamisé. Nous assistons effectivement aux entretiens avec les parturientes, aux exercices préconisés de 300 flexions par jour (notamment en fendant des bûches !), aux naissances entourées du cercle familial. Pas de péridurale ni encore moins de césarienne dans cette maternité pas comme les autres. C’est par un patient de son acupuncteur que la cinéaste japonaise Naomi Kawase (La Forêt de Mogari en 2007, Hanezu [v.p. 306], mais aussi Naissance et maternité en 2006) a eu connaissance du travail du docteur Yoshimura, qu’elle a décidé de rencontrer, tout d’abord sans caméra. Convaincue que le sujet était d’importance, elle est revenue tourner sur la longueur, entièrement en 16mm. À moins d’être un ou une adepte inconditionnel de l’accouchement à domicile, on craint dans un premier temps une hagiographie sans nuance du personnage et de ses méthodes. Mais Kawase est une réalisatrice chevronnée, qui sait ménager ses effets : elle conduit peu à peu son documentaire vers une complexité bienvenue et lui imprime un vrai déroulement narratif. En se focalisant sur telle ou telle jeune femme, en particulier sur cette jeune mère enceinte dont le mari est parti, puis sur l’histoire personnelle du docteur Yoshimura et ses rapports conflictuels avec sa fille, qui lui reproche son absence, la cinéaste installe une véritable tension dramatique. De gourou péremptoire qu’il apparaît au début, Yoshimura, personnalité riche et contradictoire (qui ne prive pas ses patientes, quand besoin est, du recours à une technologie salvatrice), dévoile peu à peu son coeur, son amour de la nature, ses convictions profondes, mais aussi ses doutes de vieil homme, et cette sincérité nous touche. Peut-être ne se connaissent-ils pas mais on ne peut s’empêcher, en voyant le "sacerdoce" du docteur Yoshimura, d’évoquer Frédérick Leboyer, obstétricien visionnaire et donc assez radical, qui publia chez nous, en 1974, Pour une naissance sans violence. Tout comme pour le docteur Yoshimura, c’est une prise de conscience de la brutalité des gestes dispensés aux nouveaux-nés au sortir du ventre maternel qui décida de son combat. Décrié par les uns, adulé par les autres, il se retira de l’Ordre des Médecins. La plupart des maternités ont depuis adopté plusieurs de ses recommandations. À peine plus jeune, Yoshimura peut également espérer être tardivement, un jour, prophète en son pays et ainsi honorer "l’esprit de la vallée", source de vie louée par Lao-Tseu : la Genpin du titre.
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