Robert sans Robert (2011) Bernard Sasia, Clémentine Yelnik

Pays de productionFrance
Sortie en France02 octobre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurBernard Sasia
RéalisateurClémentine Yelnik
Société de production Agat Films & Cie
Coproduction Orange Studio
ProducteurMarc Bordure
Distributeur d'origine Zed (Paris)
Ingénieur du sonVincent Commaret
MixeurElory Humez
MonteurBernard Sasia

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C’est un documentaire unique en son genre : comment, avec les images d’un autre, raconter à la fois un monde et sa vie, rendre hommage au cinéma en général et faire ressentir le passionnant métier de monteur ? Bernard Sasia est de Marseille, mais c’est après un détour par Paris et l’IDHEC (ancêtre de la Fémis) qu’il a décroché un boulot de deuxième assistant sur Dernier été, premier film cosigné par Robert Guédiguian et Frank Le Witta. On le voit à l’écran, sortant d’une 4L blanche et portant la paie aux ouvriers, parmi lesquels Gérard Meylan. De cet acteur il fait son «héros tragique» et s’amuse à le montrer (et le monter) dans tous ses états. Et la voix de Sasia commente ce petit jeu auquel il s’est livré, la main sur la souris de son ordinateur, dont la flèche pointe sur l’écran ce qu’il veut montrer. Un grand tout et de petits riens. Le tout, c’est l’oeuvre composée des dix-sept films de Guédiguian, jusqu’aux Neiges du Kilimandjaro. Une façon de vivre ensemble, de raconter des histoires, de parler politique, de fixer Marseille. Les petits riens, ce sont des détails, une merguez trop cuite, le café qu’on boit dans des verres en pyrex, la coiffure de l’actrice, un faux raccord ici, un fondu là. De ces quelque 20400 heures passées avec le réalisateur dans le noir de la salle de montage, Sasia tire les grandes lignes conductrices, les choix, les questions, les convictions. «Je rêve dans les rêves des autres», dit-il. De la tribu dont il fait partie, dans l’ombre comme la plupart des techniciens, il montre encore Ariane Ascaride, dont il évoque la voix, la parole («que l’on aime et que l’on redoute»), la force de conviction et dont les images à toutes les époques se parlent et se répondent. D’un «je t’aime» pleuré au chevet d’Ariane en belle endormie dans Ki Lo Sa par Jean-Pierre Darroussin, son «héros de cinéma», il raccorde à un autre, murmuré à son oreille dans Mon père est ingénieur, un autre encore, chanté sous un balcon dans À l’attaque !... «Répéter la même phrase sans jamais se répéter... En le regardant, je pense au mot interprète», dit Sasia. «L’important, c’est d’inventer des histoires» dit-il aussi : en démontant et remontant le cinéma de Guédiguian, Bernard Sasia et sa complice Clémentine Yelnik signent leur premier film comme réalisateurs et racontent bel et bien une histoire unique, celle d’une «bande» réunie depuis longtemps pour travailler ensemble et penser le monde et le cinéma. Une bande qui accueille aussi de nouveaux membres comme Grégoire Leprince Ringuet, Yann Tregouët, Anaïs Demoustier, Adrien Jolivet. Le cinéma peut tout. Et le monteur, donc ! Enluminer un visage, extraire un personnage, raconter un embouteillage homérique, et même faire se relever les morts. C’est drôle, inventif, personnel. Pourtant, à part quelques plans de la salle de montage, toutes ces images appartiennent au réalisateur Guédiguian. Preuve que le cinéma a bel et bien à voir avec le «point de vue». Au final, Bernard Sasia rend à Robert ce qui appartient à Robert. Ses images, sa vision, ses personnages. Mais il conclut, amusé : «C’est pas dit qu’un jour je ne les lui redemande pas...»
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