Free Radicals (2011) Pip Chodorov

Pays de productionFrance
Sortie en France14 novembre 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurPip Chodorov
ScénaristePip Chodorov
ScénaristeLucy Allwood
Société de production Sacrebleu Productions (Paris)
ProducteurRon Dyens
ProducteurAurélia Prévieu
Distributeur d'origine NiZ ! (Paris)
Directeur de la photographieNicolas Rideau
Compositeur de la musique originaleSlink Moss
MonteurNicolas Sarkissian
MonteurJackie Raynal

générique artistique

Hans Richter(dans son propre rôle)
Peter Kubelka(dans son propre rôle)
Ken Jacobs(dans son propre rôle)
Jonas Mekas(dans son propre rôle)
Stan Vanderbeek(dans son propre rôle)
Maurice Lemaître(dans son propre rôle)
Stan Brakhage(dans son propre rôle)
Robert Breer(dans son propre rôle)
Maya Deren(dans son propre rôle)
Michael Snow(dans son propre rôle)
Len Lye(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

S’il est une catégorie cinématographique que tout le monde ou presque s’accorde à ignorer, c’est bien le cinéma dit expérimental. Coincé entre un marché de l’art qu’il n’intéresse pas et un cinéma à vocation "commerciale" auquel il ne peut, par essence, s’intégrer, ce cinéma semble voué depuis son origine à la pauvreté et à la clandestinité. À part Un chien andalou de Buñuel ou éventuellement Scorpio Rising de K. Anger, qui peut citer ne serait-ce qu’un seul de ces films bizarres, inconfortables, qui ne ressemblent à rien de déjà vu ? Où les aurait-on vus d’ailleurs, ces films ? En dehors des festivals, connus des seuls initiés, point de salut pour les freaks de la pellicule. Le film de Chodorov vient remettre les pendules à l’heure. Pratique artistique plutôt que genre ou courant, le cinéma expérimental existe depuis les origines du cinéma. Chodorov s’intéresse à son essor, depuis l’Avant-garde du début du XXe siècle jusqu’aux coopératives de cinéastes créées dans les années 1960-70. Généreux en extraits d’oeuvres, Free Radicals, en plus de retracer l’histoire d’artistes brillants et attachants, nous initie à leur travail. De l’un des tout premiers films abstraits (Rythmus 21, 1921) dans lequel le dada Hans Richter joue avec des formes géométriques, aux films peints de Stan Brakhage, en passant par l’animation directe, technique de cinéma sans caméra, où l’artiste gratte laborieusement le celluloïd pendant des semaines pour obtenir une minute d’images animées, on s’émerveille des trouvailles parfois géniales de ces illustres inconnus qui peuplent cette histoire du 7e art. Et on réalise aussi l’influence insoupçonnée de ce cinéma sur la culture "mainstream". On découvre, par exemple, comment Terry Gilliam s’est largement inspiré des oeuvres de Stan Vanderbeek pour les célèbres séquences animées des Monty Python. On fait également la connaissance de personnalités étonnantes et chaleureuses, comme Jonas Mekas, qui filme, début 1970, les immigrés lituaniens auxquels ni les médias ni le cinéma traditionnel ne s’intéressent, et qui finance de sa poche le développement de films de camarades plus pauvres que lui. Encore une fois, on ne parle pas d’artistes à la mode, habitués des galeries de prestige, mais de jeunes gens qui travaillent à l’usine pour pouvoir se payer de temps en temps une bobine de Noir & Blanc pas chère, car périmée. Ce film devrait être diffusé dans les écoles de cinéma et chacun devrait en prendre de la graine : les cinéastes mégalomanes persuadés de révolutionner le cinéma en réalisant des blockbusters soi-disant innovants, comme les cinéastes branchés persuadés de faire du cinéma "indépendant" avec des budgets qui se comptent en millions de dollars. En cofondant en 1962 The Film-Makers’ Cooperative, Mekas et ses amis se sont donné les moyens de diffuser eux-mêmes leurs oeuvres. De cette initiative sont nées d’autres coopératives de cinéastes, aujourd’hui toujours en activité. En ces temps de crise économique et de standardisation de la culture, où faire un film réellement indépendant devient de plus en plus improbable, cette voie du "Do It Yourself" devrait nous donner à penser.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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