Akharin rouzhaye zemestan (2011) Mehrdad Oskouei

Les Derniers jours de l'hiver

Pays de productionIran
Sortie en France21 novembre 2012
Durée52 mn
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Générique technique

RéalisateurMehrdad Oskouei
Assistant réalisateurVahid Hajilouei
ScénaristeMehrdad Oskouei
Société de production Oskouei Film Production
Distributeur d'origine Les Films du Whippet (Paris)
Directeur de la photographieAshkan Ashkani
Ingénieur du sonHadi Saed Mohkam
MixeurHossein Mahdavi
Compositeur de la musique originaleMorteza Saedi
MonteurFarid Daghagheleh

générique artistique

Abolfazl(dans son propre rôle)
Nameni(dans son propre rôle)
Issa(dans son propre rôle)
Mohammad(dans son propre rôle)
Kaveh(dans son propre rôle)
Morteza(dans son propre rôle)
Farshad(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Un gamin se fait couper les cheveux, d’autres ricanent en arrière-plan, le coiffeur est plutôt accommodant... Ainsi débute le documentaire que Mehrdad Oskouei, documentariste iranien "indépendant", a consacré à sept des détenus de la maison de correction pour mineurs de Belle Ville (sic !) à Téhéran. Abolfazi, 10 ans, est là pour complicité de vol de sacs à main. Pour Mohammad, 12 ans, c’est un vol de motos ; Kaveh, 13 ans, un vol de bijoux ; Farshad, 13 ans, de téléphones mobiles ; Morteza, 13 ans, de moutons ! Issa, 14 ans, qui vient d’arriver, ne veut pas révéler pourquoi il est là. Quant à Nameni, 13 ans, il a été arrêté en possession de crack. Drogués, nombre d’entre eux le sont ou l’ont été, depuis des années parfois, alors que tous ont moins de 15 ans : ils le confient sans gêne apparente, parfois avec une forfanterie que l’on sent cependant forcée, à la caméra attentive d’Oskouei, qui finit par capter leur angoisse de ne pouvoir s’en sortir. Le grand mérite de ce court documentaire est de nous livrer un portrait à la fois chaleureux et sans complaisance de ces gamins, que l’on découvre peu à peu. Tous plus ou moins (plutôt plus que moins !) abandonnés par leurs parents, tous plus ou moins fiers de leurs exploits ou trafics, d’une fierté de petits mâles se bagarrant parfois, chacun jouant à s’affirmer comme caïd. Mais il ne s’agit pas de jeu, même si parfois ils font semblant : la séquence où ils reconstituent, par "jeu", en en rajoutant, le procès qu’ils eurent peut-être, crée vite une tension difficilement supportable. "Pour de vrai", les uns ont été condamnés à des mois de prison, d’autres sont en instance de jugement. On subodore - Oskouei, qui n’intervient jamais directement, le laisse entendre - qu’une fois sortis ils replongeront. Et pourtant, ces durs restent des enfants, qui regrettent d’avoir fait honte à leurs parents, prient naïvement : le moment le plus déconcertant est celui, dès le début du film, où l’on découvre que les lits de chacun, même les plus coriaces, sont envahis de peluches, de "doudous", sans lesquels ils ne peuvent dormir. "La mort ne me fait pas peur", dit l’un d’eux, "c’est la vie qui me fait peur". Le centre n’est pas bêtement coercitif, même s’il manque de moyens (un très bref moment le montre), les gamins sont bien traités. Le film fut tourné au moment du Nouvel An 2011, et tous partent alors en sortie pour les rives de la Caspienne : elles sont grises, mornes, mais c’est un moment de liberté joyeuse qui occupe un bon tiers du film. On ne saurait donc nier les qualités humaines ou informatives du film de Mehrdad Oskouei. Mais, hélas !, il n’en va pas de même pour ses qualités cinématographiques. On ne peut que se demander pourquoi est proposé en salles ce produit formaté pour la télévision, ne serait-ce que par sa durée, aux images, aux couleurs et à la construction tristement banales... La dictature iranienne, qui censure et emprisonne ses cinéastes, cherche peut-être simplement à montrer qu’on peut encore faire des films sous le joug des ayatollahs...
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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