Les Roses noires (2011) Hélène Milano

Pays de productionFrance
Sortie en France28 novembre 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée74 mn
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Générique technique

RéalisateurHélène Milano
Société de production Comic Strip Production (Marseille)
Coproduction France Télévisions
ProducteurThierry Aflalou
Producteur déléguéThierry Aflalou
Directeur de productionNajiba Kanane
Distributeur d'origine Art Cinefeel (Paris)
Directeur de la photographieChloé Blondeau
Ingénieur du sonCamille Barrat
MixeurMathieu Rathelot
Compositeur de la musique originaleBruno Angelini
MonteurMartine Armand

générique artistique

Farida(dans son propre rôle)
Moufida(dans son propre rôle)
Farah(dans son propre rôle)
Kahina(dans son propre rôle)
Claudie(dans son propre rôle)
Hanane(dans son propre rôle)
Aïssetou(dans son propre rôle)
Roudjey(dans son propre rôle)
Coralie(dans son propre rôle)
Sébé(dans son propre rôle)
Rajaa(dans son propre rôle)
Lina(dans son propre rôle)
Sarah(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Produit par France Télévision, Les Roses noires semble s’être trompé d’écran. C’est un documentaire pensé comme une enquête sociologique présentant le regard d’adolescentes de banlieue sur deux territoires donnés : "La Cité", territoire d’émancipation sociale, et leur cité, territoire de béton. Mais dès les premières images, donc, cela saute aux yeux : Les Roses noires n’est pas adapté à l’écran de cinéma. C’est le vrai problème de ce documentaire qui, de plus, aurait eu un impact beaucoup plus fort en étant diffusé sur une chaîne. Car il se dit beaucoup de choses dans ce film, et des choses qui le sont rarement, voire jamais, à la télévision. En effet, celle-ci a coutume de présenter les banlieues comme des zones de non droit, où les émeutes succèdent aux trafics de drogues et aux "tournantes" (euphémisme douteux pour évoquer des viols collectifs). L’audience est au rendez-vous et la stigmatisation s’installe. En premier lieu pour la gente féminine, trop souvent décrite comme victime des violences des hommes et de la religion. Tout le mérite des Roses noires est donc, d’abord, de couper court à la victimisation des femmes de banlieue. Celles-ci, en réalité, ne sont pas plus victimes que les autres femmes d’un système d’oppression pernicieux, dont l’application s’effectue à une plus grande échelle. La domination masculine est assimilée, plus ou moins consciemment, dans la société française dans son ensemble. En écoutant les jeunes filles des Roses noires, on comprend d’ailleurs que leurs copains sont bien davantage prisonniers du rôle d’hommes machistes que leur imposent les normes sociales. Le film semble montrer que les femmes des cités ont maintenant fini par maîtriser les règles de ces carcans sociologiques, et qu’elles savent s’imposer (tandis que les hommes s’en tiennent à la place qui leur est assignée). Là n’est pas le seul mérite de ce documentaire, car, en plus de montrer des adolescentes actrices de leur vie, Hélène Milano, la réalisatrice, les fait aussi parler de leur rapport à la langue française et à leurs diverses origines. Si, une fois encore, le discours médiatique pousse à simplifier les structures linguistiques adoptées par cette jeunesse, le documentaire y voit au contraire un moyen de renforcer et d’enrichir la langue française, grâce à l’apport de mots nouveaux, provenant autant de l’argot que des langues d’origines de ces jeunes filles. De façon logique, la discussion entre elles et la réalisatrice s’oriente vers leurs rapports à l’éducation et au système scolaire en général qui, par manque de moyens, n’offre pas à toutes la possibilité de surmonter le mur qui sépare la cité de "La Cité". Seules, alors, les plus déterminées et les plus résistantes réussissent à jongler suffisamment bien avec les codes sociaux pour obtenir un travail, et donc le respect de La Cité. On sort de ce documentaire encore plus conscient, à la fois des mécaniques répressives d’une société excluante, et des ressources de la jeunesse pour y faire face.
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