Breath made visible : Anna Halprin (2009) Ruedi Gerber

Anna Halprin : Le souffle de la danse

Pays de productionSuisse ; Etats-Unis
Sortie en France12 décembre 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurRuedi Gerber
Collaborateur scénaristiqueDeborah Dickson
Société de production ZAS Film AG (Zürich)
ProducteurRuedi Gerber
CoproducteurMichael King
Distributeur d'origine Nour Films (Paris)
Directeur de la photographieAdam Teichman
Compositeur de la musique originaleMario Grigorov
MonteurFrançoise Dumoulin
MonteurC. Peters

générique artistique

Anna Halprin(dans son propre rôle)
Lawrence Halprin(dans son propre rôle)
Daria Halprin(dans son propre rôle)
Rana Halprin(dans son propre rôle)
Merce Cunningham(dans son propre rôle)
A.A. Leath(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Née en 1920, Anna Halprin est très tôt fascinée par la danse. Après avoir suivi des cours de danse classique, elle entre à l’université du Wisconsin, où elle étudie l’improvisation et le fonctionnement du corps humain. Dès 1942, elle danse à Broadway et se découvre des talents de comédienne. Elle s’installe ensuite en Californie, où son mari, l’architecte Lawrence Halprin, lui construit une grande plateforme de bois au milieu des arbres, qui sera désormais la base de tout son travail. Car Anna est une danseuse totalement indépendante, qui n’est affiliée à aucun théâtre, aucune troupe. Après avoir pratiqué la "modern dance" en compagnie, notamment, de Merce Cunningham, elle s’est progressivement tournée, avec son Dancers Workshop, vers une création toute personnelle : en travaillant à partir d’improvisations et en introduisant le quotidien dans la danse, elle tente de débarrasser le mouvement des préoccupations stylistiques stéréotypées, afin de relier la danse au souffle de la vie même. Pour elle, la danse est "breath made visible" : "le souffle devenu visible". Son parcours est fascinant car il semble évoluer en parallèle des grands mouvements intellectuels et sociétaux américains de la seconde moitié du XXe siècle : dans les années 1950, elle fait partie d’une avant-garde qui semble très proche, dans ses aspirations, du mouvement Beat. Après les émeutes de Watts en 1965, elle fonde une compagnie multiculturelle et crée avec de jeunes danseurs noirs et blancs un spectacle traitant de manière frontale les questions raciales et sexuelles. En 1971, elle crée une chorégraphie engagée contre la guerre du Vietnam, puis accueille de nombreux jeunes hippies dans ses groupes de travail en Californie du Nord, haut lieu de la contre-culture. Elle travaille avec des malades du sida dans les années 1980, puis se tourne vers l’écologie avec la Planetary Dance, rituel dansé chaque année le même jour. La personnalité très libre de cette artiste ressort vivement du portrait en mosaïque qui en est fait - à travers des images d’archives aussi éclairantes par leur contenu que d’excellente qualité, ainsi que des entretiens avec elle. L’émotion est ainsi palpable lorsqu’elle évoque avec J. Graham et A.A. Leath, leur ancienne collaboration, et le fait qu’elle n’a jamais retrouvé, après eux, de partenaires privilégiés. On peut cependant se demander si l’admiration du réalisateur pour cette vieille dame ne l’empêche pas de creuser quelques questions plus dérangeantes, notamment sur sa guérison par la danse : atteinte d’un cancer dans les années 1970, elle se soigne grâce à des performances où elle fait face à ses démons intérieurs et les extériorise par le mouvement, voire le cri. Mais n’a-t-elle suivi aucun traitement médical "conventionnel" ? Également intéressante mais éludée, la question de son positionnement dans l’univers de la danse : aujourd’hui internationalement reconnue, elle a longtemps été ignorée par le monde de la danse contemporaine, peut-être parce que son travail, fondé sur le mouvement spontané et ressenti plus que sur une chorégraphie construite, se rapproche plus de l’art-thérapie. Autant d’aspects qu’il aurait été intéressant de creuser.
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