Le Bonheur, terre promise (2011) Laurent Hasse

Pays de productionFrance
Sortie en France26 décembre 2012
Durée83 mn
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Générique technique

RéalisateurLaurent Hasse
ScénaristeLaurent Hasse
Auteur du commentaireLaurent Hasse
Auteur du commentaireRania Meziani
Auteur du commentaireAnnick Hurst
Société de production La Bascule Productions
Coproduction Sombrero & Co. (Paris)
ProducteurStéphane Bubel
CoproducteurPatrick Villeneuve
Distributeur d'origine Les Docs de l'Arche
Distributeur d'origine Art Cinefeel (Paris)
Directeur de la photographieLaurent Hasse
Ingénieur du sonLaurent Hasse
Compositeur de la musique originaleNicolas Repac
MonteurMatthieu Augustin

générique artistique

Laurent Hasse(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Victime trois ans auparavant d’un grave accident de voiture qui l’a plongé dans le coma et lui a fait perdre l’odorat, le documentariste Laurent Hasse décide de traverser la France à pied, de la frontière espagnole à la mer du Nord. Sans rien prévoir, avec pour seul bagage le strict nécessaire et sa caméra, il tente, au gré des rencontres que le hasard met sur son chemin, de percer le secret du bonheur. Des militaires, les clients d’un bistro de village, une femme seule dans sa ferme, un jeune banlieusard, un boulanger, le père Noël... Chacun livre au marcheur-réalisateur sa conception de la réussite, de la joie, du sens de la vie. Hasse croise des gens chaleureux et hauts en couleur, à l’image de ces "intellectruels" autoproclamés, vivant en communauté et bâtissant leurs maisons. Il donne également la parole à des personnalités touchantes, comme ce jeune homme sans papiers rencontré dans un foyer social le soir de Noël, ou cette maman et sa petite fille handicapée. Au fur et à mesure de sa progression, le voyageur nous fait partager ses impressions en voix off, et filme la nature autour de lui. Il redécouvre la lenteur, la liberté, et vit mal les passages en ville (Paris en particulier, où pourtant il habite), où la simplicité de la rencontre est rendue quasi impossible par le nombre, le bruit, la froideur. Le matériau dont disposait Hasse était donc, semble-t-il, riche et potentiellement passionnant. Hélas, en se bornant à un thème décidé a priori, il a saboté l’intérêt et l’originalité de son récit de voyage. De tous ces gens retenus au montage, on ne saura quasiment rien, le réalisateur ne conservant que ce qui sert son titre-programme. Or, c’est bien autre chose que l’on a envie d’entendre. On aurait aimé savoir ce que cela fait de vivre "une vie à l’envers", comme le dit cette femme qui a commencé à travailler à 55 ans. On se pose la question de savoir ce qui a conduit ce jeune couple à quitter la ville pour s’installer au milieu de nulle part, au coeur de la Creuse, où ils ne croisent âme qui vive qu’une à deux fois par mois. Tous ces parcours, tous ces récits de vie que l’on devine, nous sont confisqués par un montage qui ne nous propose rien que de très balisé et convenu. Quelques échanges drôles ou intéressants demeurent, fort heureusement, mais noyés dans un déluge de lieux communs et de vagues généralités philosophiques. Bien sûr, le bonheur n’est pas dans la possession mais plutôt dans un état d’esprit. Bien sûr, il faut prendre le temps de vivre, de respirer, de regarder les oiseaux. Bien sûr, on ne voyage que pour se trouver soi-même... Tout ça pour ça ? N’y avait-il pas un autre film à tirer de cette expérience extraordinaire ? Ce cruel manque d’audace confine au gâchis. En s’obstinant à centrer son propos sur cette notion informe et banale de bonheur, le documentariste passe à côté d’un beau carnet de route sur la France d’aujourd’hui. Du paysan d’origine allemande amateur de poésie baroque au jeune homme qui espère ne jamais avoir à quitter Aubervilliers et son paysage populaire et vivant, une jolie définition de l’"identité nationale" était à portée de caméra. Dommage.
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