D'une école à l'autre (2012) Pascale Diez

Pays de productionFrance
Sortie en France13 février 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée95 mn
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Générique technique

RéalisateurPascale Diez
Société de production Les Sentinelles Eternelles (Paris)
ProducteurNara Keo Kosal
Distributeur d'origine Les Films du Paradoxe
Directeur de la photographiePascale Diez
Directeur de la photographieNara Keo Kosal
MixeurThomas Chatel
Compositeur de la musique originale Otherside
Compositeur de la musique originaleChristophe Cagnolari
MonteurBonita Papastathi
Photographe de plateauMathilde Delahaye

générique artistique

Karine Duand(dans son propre rôle d'enseignante)
Cécile Gérard(dans son propre rôle d'enseignante)

Bibliographie

Synopsis

Aussi louable que soit le projet de Pascale Diez, on ne peut que s’interroger sur la pertinence - voire la légitimité - de sa distribution en salles. Le temps d’une année scolaire, la cinéaste a suivi la rencontre - et le travail en commun autour d’un projet de spectacle - de deux classes de CM2. L’une, d’une école de Belleville, l’autre, d’un établissement de la rue Saint-Jacques, dans le très huppé cinquième arrondissement. Deux mondes opposés (d’un côté, des enfants issus de milieux aisés, et dont la classe ne compte qu’un élève de couleur ; de l’autre, des enfants de milieux plus modestes, aux origines ethniques variées), au sein d’une même ville, et dont l’auteur, en quête de mixité sociale, entend observer la découverte mutuelle autour d’un projet artistique. De fait, le film en témoigne avec la plus grande efficacité, lorsque les enfants sont invités à s’exprimer (sur fond noir et face caméra) sur la façon dont ils se perçoivent, sur leur école, leur quartier, leur rapport aux autres. Disparités précoces des niveaux d’expression. Disparités dont l’auteur, elle-même intervenante en cinéma dans des établissements scolaires (tributaires du territoire dans lequel ils s’inscrivent, «ghettos socio-culturels», vecteurs d’un fossé que l’école, au lieu d’amoindrir, tend à accroître), a constaté au fil des ans l’aggravation. Le souci, c’est que la thèse défendue par le film n’est jamais illustrée, et donc validée, par les images. À aucun moment il ne semble que soit montré à l’écran, le changement dont le film se veut le témoin ; que soit capté le mouvement par lequel chacun évolue et s’ouvre à l’autre. Sur ce point, pourtant essentiel - et puisque les images manquent - il faudra donc croire le film sur parole. Les enseignants témoigneront, en fin d’année, qu’un beau travail a été accompli ; les enfants, qu’ils se sont fait des amis dans l’autre école, ont échangé des numéros de téléphone, ont cessé de s’attribuer des surnoms pas folichons (un enfant de Saint-Jacques est qualifié de «paon à lunettes» ; un élève de Belleville de «Ben Laden»). Mais pourquoi, en toute fin, ce bout-à-bout longuet d’extraits du spectacle ? Peu importait, en soi, le résultat final - pas nécessairement passionnant, sans dénigrer en rien l’énergie dont élèves et intervenants auront fait preuve - qui se devait d’incarner cette validation du chemin parcouru, et auquel on s’intéresse d’autant moins que l’auteur aura échoué, avant cela, à faire de ses protagonistes des proches, des familiers, à nous sensibiliser à leur parcours. Dans le récent Tempête sous un crâne, Clara Bouffartigue, en plus d’imprimer une forme à son film - laquelle manque cruellement à D’une école à l’autre, qui frôle l’amateurisme - opérait une immersion autrement plus convaincante dans un collège de Saint-Ouen. Malgré la fraîcheur des enfants - parfois touchants, souvent drôles - le film de Pascale Diez a surtout valeur de témoignage pour les acteurs du projet, voire - malgré sa fragilité - de support pédagogique. Qu’il soit en mesure de rallier un plus large public, c’est en revanche une tout autre histoire.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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