Naître Père (2012) Delphine Lanson

Pays de productionFrance
Sortie en France13 février 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurDelphine Lanson
ScénaristeDelphine Lanson
Société de production De Films en Aiguille (Paris)
ProducteurCarole Lambert
ProducteurCarine Ruszniewski
Directeur de productionLucile Boyer
Directeur de productionShirley Kohn
Distributeur d'origine De Films en Aiguille (Paris)
Directeur de la photographieDelphine Lanson
Ingénieur du sonXavier Dreyfuss
MixeurXavier Dreyfuss
MonteurAnne Klotz

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Bénéficiant d’une sortie au timing parfait, en plein débat sur le mariage homosexuel mais aussi sur la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA (gestation pour autrui), Naître père s’annonce comme un titre ambitieux. Pourtant, le premier long métrage de Delphine Lanson n’est ni un film militant, ni une réflexion sur la question de la paternité dans la société moderne : il s’agit simplement du portrait d’un couple homosexuel, et du récit de leurs démarches pour assouvir le désir d’enfant qui les taraude depuis le début de leur relation. Pacsés depuis treize ans, Jérôme et François se décident un jour à faire appel à une mère porteuse aux États-Unis : Colleen exploite une ferme avec son mari dans le Wisconsin, État dans lequel la GPA est légale. Elle est déjà mère de trois filles et, ayant eu elle-même des difficultés à faire des enfants, elle s’est portée volontaire pour aider le couple parisien. Jérôme et François ont chacun fertilisé un ovule d’une donneuse anonyme, et Colleen est rapidement enceinte de jumeaux : un garçon et une fille. Le film suit les futurs papas durant les mois de grossesse, jusqu’à l’accouchement, pour lequel ils rejoignent la mère porteuse. La réalisatrice fait dès le départ le choix de la sentimentalité (douce musique folk, échanges pleins de tendresse entre les deux amoureux et la mère porteuse, etc.) pour embarquer le spectateur dans cette aventure humaine si formidable, et qui voit arriver deux beaux bébés promis à un bel avenir, dans les bras d’un couple aimant. Mais au-delà de cette édifiante histoire, Lanson ne propose pas l’ombre d’une piste de réflexion sur la question - controversée - de la GPA. Les explications scientifiques de la méthode utilisée sont expédiées en une séquence d’animation aux dessins et aux couleurs des plus enfantins. On ne saura rien de la donneuse d’ovules, ni des arrangements financiers entre les futurs pères et la mère porteuse ; pas plus sur les éventuels problèmes de santé pour celle-ci. À peine entendra-t-on, au cours d’une discussion avec l’avocat de l’association engagé pour faciliter les démarches, les personnages s’attrister de la réticence de l’État français à reconnaître officiellement ces enfants. Pour le reste, on n’aura rien appris sur le sujet, tant la polémique semble effrayer la réalisatrice. En se tenant clairement du côté de ses personnages, elle se positionne pourtant en faveur de la GPA. Le choix d’évacuer toutes les questions sensibles apparaît alors soit comme une maladresse, soit comme une solution de facilité. Dans tous les cas, ce positivisme forcené ressemble fort à de la malhonnêteté intellectuelle : pour défendre une cause grâce au cinéma - de nombreux grands documentaires l’ont montré par le passé -, la meilleure manière restera toujours de définir précisément son sujet avant d’argumenter point par point. En choisissant le rassurant doudou du sentimentalisme plutôt que la rigueur d’un raisonnement construit, Delphine Lanson se place volontairement au niveau d’un reportage TF1 de milieu d’après-midi. Ce faisant, elle s’attachera peut-être la sympathie des convaincus, mais elle agacera tous les autres.
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