Chimpanzee (2012) Alastair Fothergill, Mark Linfield

Chimpanzés

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France20 février 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurAlastair Fothergill
RéalisateurMark Linfield
ScénaristeMark Linfield
ScénaristeAlastair Fothergill
ScénaristeDon Hahn
ProducteurAlastair Fothergill
ProducteurMark Linfield
ProducteurAlix Tidmarsh
Producteur exécutifDon Hahn
Directeur de productionLiz Stevens
Distributeur d'origine The Walt Disney Company France
Directeur de la photographieMartyn Colbeck
Directeur de la photographieBill Wallauer
CadreurTed Giffords
Ingénieur du sonKristin Mosher
Ingénieur du sonTim Owens
Compositeur de la musique originaleNicholas Hooper
MonteurAndy Netley

générique artistique

Tim Allen(la voix originale du narrateur)
Ary Abittan(la voix française du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

Vaste question que celle du documentaire animalier, dont il n’est jamais aisé de renouveler la forme ni les motifs. Ainsi, l’Océans de Jacques Perrin semblait-il une troublante réussite, qu’on le prît tel qu’il se présentait (plaidoyer pour la préservation de l’environnement, jeu sur la pure plasticité des fonds marins), ou qu’on l’envisageât sous un angle plus mélancolique, comme une arche de Noé numérique, une entreprise de sauvetage par l’image d’une faune dont la perspective de la disparition coïncide avec l’apparition de techniques d’exploration et de filmage inédits. Dans un autre registre, Félins, la précédente production estampillée Disneynature, séduisait par la façon dont elle captait la faune en mouvement : pas un souffle, pas une crispation du muscle de la gazelle - ni du guépard lancé à ses trousses - ne nous étaient épargnés. Moins probant en la matière, Chimpanzés pâtit de surcroît d’un commentaire envahissant (interprété par Ary Abittan, en version française), qui redouble systématiquement ce que l’image montre, en exprimant, par exemple, l’entrain d’un jeune chimpanzé cavalant après les adultes («Hé, les copains, attendez-moi !»). Singeant les singes, en somme. Chimpanzés, visant le jeune public, joue sur l’effet d’identification des enfants à Oscar, jeune chimpanzé perdant sa maman, et relève la gageure d’évoquer une certaine violence (omnivores, les chimpanzés se nourrissent notamment de plus petits singes) tout en éludant son spectacle. Les chimpanzés guettent leur proie, voltigent d’un arbre à l’autre et, une fois la victime acculée, lui font un sort derrière un épais tapis de branches : «Hope to be like Bambi’s mother - and die off-screen» («Prie pour être comme la mère de Bambi - et mourir hors-champ»), chantait Jarvis Cocker dans Disney Time... Blague à part, le film témoigne d’une confusion - concertée, méthodologique - entre le réel et la fiction. Ainsi, Boualeme Lamhene, directeur artistique, supervise-t-il indifféremment le commentaire d’Abittan et les doublages français des films d’animation Disney. Ainsi, l’esprit du récit de Chimpanzés semble-t-il s’affilier en tous points à celui du studio. Il est donc ici question d’un groupe de gentils chimpanzés, mené par le noble Freddy, et auquel on oppose une autre bande, blousons noirs de la jungle conduits par le terrible (et bien nommé) Scar. Que le documentaire recoure à toutes sortes d’effets de montage pour restituer le réel, c’est son droit. En revanche, l’innerver en douce de schémas dramaturgiques hérités de la fiction, c’est autre chose. «La nature invente les plus belles histoires» (dixit le dossier de presse), mais on lui donne tout de même ici un coup de pouce, en appliquant la recette du vieil oncle Walt. Les images parlent d’elles-mêmes, mais on bavasse par-dessus. La forêt ivoirienne est magique, mais on tourne quelques plans de coupe en Ouganda. Bien davantage que dans le réel, nous sommes ici dans l’univers Disney, où la jungle ivoirienne se confond avec celles, fictives, du Roi lion ou du Livre de la jungle. Chimpanzés le montre par endroits : les lois de la nature sont décidément cinégéniques. Dommage qu’il lui préfère celles du storytelling.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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