Sababou, l'espoir (2011) Samir Benchikh

Pays de productionFrance
Sortie en France06 mars 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
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Générique technique

RéalisateurSamir Benchikh
Assistant réalisateurAgathe Thierry
Société de production Sur Les Toits Productions (Paris)
Distributeur d'origine Eurozoom
CadreurSamir Benchikh
CadreurOscar Irie
Compositeur de la musique originale Klaus P.
MonteurSamir Benchikh
MonteurMatthieu Augustin

générique artistique

Tiken Jah Fakoly
Rosine Bangali
Diabson Tere
Michel Yao

Bibliographie

Synopsis

N’en déplaise à Henri Guaino et Nicolas Sarkozy, «l’homme noir» est «entré dans l’histoire». L’évidence étant rappelée - n’en perdons pas l’occasion lorsqu’elle nous est donnée -, comment mettre en branle un continent marqué par des siècles d’esclavagisme et de colonisation, gangréné par la misère, la corruption et les conflits fratricides ? Sababou suit la trajectoire de quatre Ivoiriens engagés au quotidien dans ce combat. Le chanteur Tiken Jah Fakoly, connu notamment pour ses prises de position sans concessions (pour lesquelles il a d’ailleurs dû s’expatrier au Mali, n’étant pas en odeur de sainteté auprès de feu le régime de Gbagbo), organise un festival en Guinée, dans l’espoir d’apaiser les tensions entre les partisans de deux candidats aux présidentielles. Michel Yao, membre de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme, porte assistance à des détenus de la prison d’Abidjan, dont les droits sont bafoués, livrés à l’arbitraire d’une justice défaillante. Diabson Téré, musicien, tente de vivre de son art, tout en s’investissant dans une association promouvant la scène locale. Rosine Bangali, enfin, présidente de Droits des Enfants en Côte d’Ivoire, lutte pour l’application d’une circulaire interdisant les châtiments corporels en milieu scolaire. On pourrait a priori considérer que le documentaire de Samir Benchikh, modeste dans la forme, n’a pour lui que l’enthousiasme de ses protagonistes. Il n’empêche que deux convictions, et pas des moindres, s’en dégagent. La première, c’est que les peuples africains ne seront à même d’agir qu’en prenant conscience de leurs problématiques communes, au-delà des frontières, et à plus forte raison des conflits ethniques et religieux, volontiers instrumentalisés par les pouvoirs en place. C’est donc bien pour une forme d’Internationale africaine que plaide Benchikh, en accord avec les paroles de la chanson qui clôt le film («Quand nous serons unis, ça va faire mal, comme les États-Unis...», y chante Fakoly). La seconde, c’est qu’il revient aux peuples de mener la lutte, sans plus compter sur les interventions extérieures (occidentales, s’entend), qui ont, avec le temps, troqué l’exploitation assumée contre des mécaniques à peine plus souterraines (voir la façon dont le FMI et les instances financières tentent de reprendre la main, dans la Tunisie post-Ben Ali ou la Côte d’Ivoire post-Gbagbo, pour changer les velléités démocratiques en «ruptures tranquilles», où seraient reconduits des mécanismes d’exploitation séculaires), ni se rallier aux gouvernants corrompus et autoritaires qui, çà et là, sévissent encore. Cette conviction, qui trouve son point d’appui dans la situation ivoirienne, ainsi que dans celle de la Guinée frontalière, résonne avec les feux du Printemps Arabe, quand des populations majoritairement jeunes se sont emparées de leur avenir. Cette chronique d’un fol espoir vaut donc pour le constat d’une dynamique en cours. Tous les curseurs - sociétaux, sanitaires, politiques et économiques - semblent dans le rouge ; un changement, prompt autant que durable, semble improbable. Il est donc - comme l’Histoire nous l’aura par ailleurs prouvé - d’autant plus inévitable.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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