Outreau, l'autre vérité (2012) Serge Garde

Pays de productionFrance
Sortie en France06 mars 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurSerge Garde
Société de production Ligne de Front (Neuilly-Sur-Seine)
ProducteurBernard de La Villardière
Directeur de productionCaroline Antonioni
Distributeur d'origine Zelig Films Distribution (Paris)
Directeur de la photographieJean-Michel Garcia
Compositeur de la musique originaleNicolas Baby
MonteurSebastian Touta

générique artistique

Pierre Borgus(dans son propre rôle de Président de l'association Enfance majuscule)
Yves Bot(dans son propre rôle de magistrat)
Fabrice Burgaud(dans son propre rôle de magistrat)
Pascal Clément(dans son propre rôle d'ancien ministre de la Justice)
Christine Condamin(dans son propre rôle de psychologue)
Rodolphe Costantino(dans son propre rôle d'avocat de Chérif Delay)
Jean-Michel Decugis(dans son propre rôle de grand reporter)
Chérif " Kevin " Delay(dans son propre rôle de victime)
Dimitri Delay(dans son propre rôle de victime)
Pascale Fontaine(dans son propre rôle de magistrate)
Michel Gasteau(dans son propre rôle magistrat honoraire)
Marie-Christine Gryson-Dejehansart(dans son propre rôle psychologue clinicienne)
Pierre Joxe(dans son propre rôle d'avocat et ancien ministre)
Eric Legros(dans son propre rôle de psychanalyste)
Didier Leick(dans son propre rôle d'avocat)
Gérard Lopez(dans son propre rôle de psychiatre)
Philippe Muller(dans son propre rôle de procureur)
Thierry Normand(dans son propre rôle d'acocat)
Marc Pantaloni(dans son propre rôle d'avocat)
Pascale Pouille-Deldicque(dans son propre rôle d'avocate)
Pierre Rancé(dans son propre rôle de journaliste)
André Vallini(dans son propre rôle de Président de la commission d'enquête parlementaire sur Outreau)
Didier Wallet(dans son propre rôle de capitaine de la brigade des mineurs)

Bibliographie

Synopsis

Ce documentaire - près de dix ans après la clôture du dossier - revient sur les zones d’ombre de l’affaire d’Outreau, qui sont nombreuses. Les enfants accusant en tout dix-huit adultes de viol et sévices ont-ils menti ? La justice a t-elle bien fait son travail ? Est-il normal que l’on soit passé du «tous coupables» au «tous innocents» ? Le juge Fabrice Burgaud n’a-t-il pas été accusé à tort de n’instruire qu’à charge ? Les politiques ont-ils utilisé les remous consécutifs à cette affaire pour se débarrasser de la fonction du juge d’instruction ? À toutes ces questions, le film, mené et construit comme une enquête journalistique sérieuse, ne répond jamais par l’affirmative ou la négative. Mais, en multipliant les témoignages de personnes dignes de foi, il développe suffisamment son argumentaire pour troubler et déstabiliser le spectateur. L’un des objectifs est d’instiller le doute et cette part du contrat est largement remplie. Malheureusement, c’est la seule ! Car si le film est clairement orienté et propose de donner sa version de l’histoire («l’autre vérité» annoncée par le titre, tissée de ces vérités existant simultanément : celle de la justice, celle des médias, celle des politiques et ici celle des enfants-victimes, en tout cas de deux d’entre eux), il marche constamment sur des oeufs. En effet, il ne peut rien affirmer sans aller à l’encontre des verdicts rendus par la justice (en cour d’assises à Saint-Omer, puis en appel devant la cour d’assises de Paris) et donc désormais inattaquables. Au générique de fin, la liste des personnes qui, bien que sollicitées, ont refusé de participer - notamment tous les avocats de la défense sauf un - explique en partie l’aspect univoque des témoignages, et donc du film. Mais, même bardé de toutes ces précautions, Outreau pourrait bien être taxé de «révisionniste». Cependant, si quelques intervenants - dont le juge Burgaud - ont intérêt à ce que cette «autre» vérité existe, la plupart - dont des journalistes admettant qu’ils n’ont pas bien fait leur travail et des magistrats pointant des vices de procédure - n’en ont aucun. Plus reportage que documentaire, le film manque d’une forme cinématographique qui éviterait le côté sensationnel et le démarquerait de l’émission Enquête exclusive d’M6 (également produite, d'ailleurs, par Bernard de la Villardière). La profusion des informations, le montage faisant alterner et se répondre les intervenants et la musique angoissante tiennent plus du pilonnage que de la mise en scène, mais leur efficacité est indéniable. Le seul moment qui semble afficher une (petite) exigence cinématographique est le final, où Chérif (l’un des enfants molestés, aujourd’hui devenu un jeune homme) entame, des trémolos dans la voix, un rap engagé sur la pédophilie devant un montage de photographies d’enfants. Si la question se pose de comprendre pourquoi ce drôle d’objet filmé, qui revient sur l’un des scandales judiciaires les plus retentissants de ces dernières années, ne prend pas tout naturellement sa place à la télévision, la réponse, donnée dans le dossier de presse, est qu’aucune chaîne n’en a voulu.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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