Tu seras sumo - Shinbô, une vie normale (2012) Jill Coulon

Pays de productionFrance ; Japon
Sortie en France13 mars 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée83 mn
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Générique technique

RéalisateurJill Coulon
Assistant réalisateurMari Ikeda
Société de production Margot Films (Paris)
Société de production Quark Productions
Société de production NHK - Nippon Hoso Kyokai (Tokyo)
ProducteurThomas Balmès
ProducteurPatrick Winocour
ProducteurJuliette Guigon
ProducteurRyota Kotani
Directeur de la photographieJill Coulon
Directeur de la photographieByamba Sakhya
Directeur de la photographieThomas Balmès
MixeurÉric Rey
Compositeur de la musique originaleJean-Baptiste Hanak
Compositeur de la musique originale dDamage
MonteurAlex Cardon

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Comme on le sait, ou pas, le sumo est un sport traditionnel au Japon depuis le XIIIe siècle. Ce que l’on sait peut-être moins c’est que la plupart des lutteurs de sumo font le choix de ce sport, étrange à nos yeux d’occidentaux épris de minceur, souvent dès l’adolescence. Depuis toujours attirée par l’Asie et plus particulièrement par le Japon, la réalisatrice Jill Coulon a pu, lors d’un tournage pour le film Bébés (sur lequel elle était assistante), rencontrer des lutteurs de sumo. Fascinée, elle s’est lancée dans l’aventure et s’est installée neuf mois au Japon. Introduite, par chance, dans une écurie de sumotoris, elle a pu suivre l’intégration d’un nouvel élève. Bien qu’elle n’ait pas eu le choix de son «héros», le hasard a bien fait les choses en lui offrant, en la personne de Takuya, un sujet riche en épaisseur, sans mauvais jeu de mots. En effet, ce jeune homme de 18 ans, svelte et branché, semblait bien éloigné du stéréotype auquel il postulait contre son gré, mais sa personnalité et son histoire familiale en faisaient d’emblée un personnage romanesque. Originaire de l’île d’Hokaïdo, au nord du Japon, le lycéen Takuya pratiquait avec succès le judo et n’avait jamais vu un match de sumo avant son arrivée à Tokyo. Son père, un militaire veuf et remarié, lui fait comprendre clairement qu’il doit quitter le foyer et accepter d’entrer dans l’écurie de sumotoris sponsorisée par un ami. Grâce à la réalisatrice et à sa traductrice, bien accueillies dans ce monde masculin et fermé, empreint de shintoïsme, nous suivons pas à pas le cheminement de Takuya. En position de narrateur, il nous fait partager sa solitude loin de ses amis, la dureté des entraînements, l’apprentissage de la persévérance, les rituels parfois absurdes, la vie de pension entre garçons, l’obsession de la prise de poids, les relations avec l’entraîneur, la révolte et le renoncement, la rigidité du père qui n’admet ni échec ni retour, puis l’acceptation finale en connaissance de cause. Dans ce premier long métrage, dont le titre paraphrase le célèbre vers de Rudyard Kipling dans If : «Tu seras un homme, mon fils», Jill Coulon nous propose une étude passionnante de l’intérieur d’une écurie de sumo, doublée du portrait extrêmement touchant d’un jeune homme rejeté par son père, coupé de ses centres d’intérêt, de ses proches et de sa soeur aînée, seule oreille compatissante, qu’il joint régulièrement au téléphone. La réalisatrice ne se contente pourtant pas d’observer et de capter. Elle s’attache à créer une atmosphère et, peu à peu, implique le spectateur dans la psyché de son personnage, au point qu’il aurait presque envie de crier à Takuya de fuir cette ambiance étouffante et délétère ! Sans négliger son sujet, elle travaille formellement ses plans et met son oeil et son talent au service d’un objet qu’elle veut à la fois beau et émotionnellement intense. Un sens précis du cadre, une photographie peaufinée et un montage pertinent renforcent les qualités documentaires et humaines de cet excellent film, sélectionné et récompensé à juste titre dans de nombreux festivals.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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