San zimei (2011) Bing Wang

Les Trois soeurs du Yunnan

Pays de productionFrance ; Chine
Sortie en France16 avril 2014
Procédé image35 mm - Couleur
Durée148 mn
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Générique technique

RéalisateurBing Wang
Société de production Album Productions
Société de production Chinese Shadows
ProducteurSylvie Faguer
ProducteurHui Mao
Distributeur d'origine Les Acacias (Paris)
Directeur de la photographieWenhai Huang
Directeur de la photographiePeifeng Li
Directeur de la photographieBing Wang
Ingénieur du sonFu Kang
Ingénieur du sonAntoine Fournier
MonteurAdam Kerby
MonteurLouise Prince

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Yingying, 10 ans, vit avec ses soeurs, Zhenzhen, 6 ans, et Fenfen, 4 ans, auprès de leur grand-mère. Leur mère est partie, leur père travaille au loin. Quasiment livrées à elles-mêmes, elles vivent chichement, dans la saleté, entretenant vaguement, dans l’âtre aménagé à même le sol en terre battue, un feu au crottin. Elles empruntent la ruelle boueuse pour aller nourrir les porcs de leur tante, foulant de leurs pieds écorchés - en raison de bottes fendues - leur pâtée avant de les conduire paître dans la montagne. Yingying coupe l’herbe avec une faucille, fait la lessive sous le robinet dans la rue. Le jour où Sun Shunbao, leur père, revient, elles ont droit à un bain d’eau chaude. Yingying épouille ses soeurs avant qu’elles ne prennent le car avec leur père : elle seule doit à présent rester avec ses cousins pour aller à l’école de Xiangcun, moins chère qu’en ville. Plus tard, Yingying garde les moutons dans la montagne et se fait des copains tout en ramassant les crottes dans des hottes trop grandes pour elle. Elle cueille les pommes, prépare le bois pour l’hiver, fait ses devoirs. On tue le cochon au village pour faire la fête. Un vrai festin, commente-t-on. Le maire Liu aborde la question des impôts et les enfants regardent la télé. Ne gagnant pas assez en ville, le père revient au village en hiver, avec ses filles. Une femme et sa fille l’accompagnent. La femme fait la cuisine. Les filles nourrissent les chèvres en pliant les bambous. On plante les patates. On s’épouille encore. Ça ne se passe pas toujours bien entre la nouvelle maman et Zhenzhen. Les femmes vont faire la lessive dans le ruisseau. Fenfen chante : "La plus gentille des mamans, c’est ma maman à moi"... Montgolfière d’or au Festival des 3 Continents, neuf ans après À l’ouest des rails (premier film de Wang Bing, et mémorable fresque documentaire de 9 heures !), Les Trois soeurs du Yunnan est un nouveau document implacable sur les laissés-pour-compte de l’empire de la croissance, les damnés de la terre du XXIe siècle. Il a été tourné dans les montagnes du Yunnan, aux abords de l’Himalaya, avec une totale humilité. Comme à son habitude, Wang Bing ne se soucie que d’une chose : trouver le dispositif et la distance adéquats pour témoigner du quotidien de ceux qu’il filme. Sans jamais faire preuve de misérabilisme - quand le sujet s’y serait pourtant prêté -, le cinéaste, attentif aux manifestations du réel, capte ici l’écho d’une modernité lointaine (cet écran de télévision autour duquel les villageois se rassemblent, élément bruyant et coloré dans le décor d’un terne intérieur), là un détail surprenant (ce mouton qui, sortant du troupeau, semble se comporter comme un chien)... Si le film dit ainsi quelque chose de l’illusoire "miracle économique chinois", c’est par la grâce de ce qu’il montre, en aucun cas par le biais d’un discours plaqué. Ici, c’est un enregistrement brut, sans fioritures. Le film dure 2h30. Il pourrait durer 30 minutes ou 5h, sans que cela change grand-chose - tant le rythme de la vie elle-même semble infuser le film ; et tant le récit, par conséquent, ne semble jamais bouclé -, à part bien entendu pour la disponibilité du spectateur. _M.B.
© LES FICHES DU CINEMA 2014
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