Pierre Rabhi, au nom de la terre (2012) Marie-Dominique Dhelsing

Pays de productionFrance
Sortie en France27 mars 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée98 mn
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Générique technique

RéalisateurMarie-Dominique Dhelsing
ScénaristeMarie-Dominique Dhelsing
Société de production Colibris. Mouvement pour la Terre et l'Humanisme (Paris)
Société de production Vidéo de Poche
ProducteurMagali Chirouze
Distributeur d'origine Nour Films (Paris)
Directeur de la photographieMarie-Dominique Dhelsing
Directeur de la photographieClaire Childeric
Ingénieur du sonEmmanuelle Villard
MixeurHervé Guyader
Compositeur de la musique originaleMichel Ripoche
MonteurMarie-Dominique Dhelsing
MonteurJoële Van Effenterre

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

L’agro-écologie, telle que nous la présente le film de Marie-Dominique Dhelsing, s’envisage à la fois comme une exploitation responsable de la nature par l’homme et comme une éthique de vie. Loin de se cantonner aux seules problématiques agricoles, elle s’inscrit par conséquent dans une réflexion d’ensemble sur l’organisation de la société, intégrant des questions de biodiversité, de santé, d’éducation et de démocratie locale. Promoteur inlassable de l’agro-écologie, Pierre Rabhi transmet son savoir-faire depuis bientôt cinq décennies, en France (en Ardèche, où il vit avec sa femme, dans une ferme accueillant de nombreux stagiaires) comme en Afrique où, en 1987, à la faveur d’une rencontre avec Thomas Sankara - alors à la tête du Burkina Faso, et dont l’influence était non négligeable sur la scène internationale -, il aurait pu voir ses pratiques appliquées à l’échelle d’un pays entier. Un rendez-vous manqué avec l’Histoire, puisque Sankara fut assassiné quelques semaines plus tard. L’enjeu, dont Rabhi prit conscience très tôt (au coeur des Trente Glorieuses, années productivistes et industrielles par essence) semble pourtant crucial. Il s’agit, quels que soient les biotopes (les méthodes défendues par Rabhi, qui visent à optimiser les ressources locales, opérant dans les pays du Nord aussi bien que dans ceux du Sud) d’assurer l’auto-suffisance des peuples en matière de denrées alimentaires, et de combattre ainsi des corporations qui, en brevetant le vivant, privatisent le bien commun et prétendent, Monsanto en tête, proposer des solutions contre la malnutrition. Le récit de cette initiative au long cours, au succès toujours moins marginal (Terre & Humanisme, l’association promouvant les pratiques de Rabhi, est désormais présente dans cinq pays d’Afrique) a décidément quelque chose de réjouissant, puisque s’y profilent deux évidences. La première, c’est que l’écologie est une question éminemment politique, dont les intérêts sont intrinsèquement liés à la lutte contre le capitalisme (Edgar Morin évoque, dans le film, la «taupe de l’histoire», parabole de Hegel figurant l’esprit cheminant souterrainement, sous le chaos apparent des choses), et n’est en aucun cas l’endroit d’un pragmatisme «au-delà des clivages», ni-de-droite-ni-de-gauche. La seconde, c’est qu’elle n’est pas davantage l’apanage de quelques ravis de la crèche ayant récemment découvert qu’il existait une alternative à l’agriculture industrielle. Pierre Rabhi confirme par ailleurs la veine citoyenne - et la bonne tenue - des films distribués par Nour Films, qui avait déjà accompagné Lettre à Anna, documentaire consacré à la journaliste russe Anna Politkovskaïa, et Une vie à Oradour, qui revenait sur le massacre perpétré à Oradour-sur-Glane en juin 1944. Tout au plus pourra-t-on déplorer la fragilité de la forme, mue par la seule logique pédagogique, et le caractère légèrement hagiographique de ce portrait de Rabhi, dont on aura bien compris qu’en plus d’être un homme d’engagement, ouvert et affable, il se distingue par une parole sage et imagée, dont le film n’hésite pas à nous abreuver.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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