Samsara (2012) Ron Fricke

Samsara

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France27 mars 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée102 mn
>> Rechercher "Samsara" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurRon Fricke
ScénaristeRon Fricke
ScénaristeMark Magidson
Société de production Magidson Films
ProducteurMark Magidson
Producteur associéJohn Chandler Earle
Producteur exécutifMyles Connolly
Distributeur d'origine ARP Sélection (Paris)
Directeur de la photographieRon Fricke
Ingénieur du sonKaspar Hugentobler
Ingénieur du sonMiguel Rivera
Compositeur de la musique originaleMichael Stearns
Compositeur de la musique originaleLisa Gerrard
Compositeur de la musique originaleMarcello De Francisci
MonteurRon Fricke
MonteurMark Magidson
Créateur du génériqueDavid Clayton

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le film s’ouvre sur un fascinant ballet de danseuses traditionnelles birmanes évoquant par leurs bras en corolle la roue de l’existence et son éternel recommencement. À cette entrée en matière annonçant l’ambition spirituelle du projet, succède un plan de volcan en éruption. Les débuts du monde ? Puis une forme étrange : un bébé dans du formol. Suivent une momie noircie par les siècles et un pharaon d’or. La vie, la mort, et ce que les hommes font entre les deux, tels sont les thèmes de cette ample «méditation guidée». Les premières minutes du film frappent par la majesté des images : temples ciselés se détachant à perte de vue sur une végétation d’altitude, apprentis moines vêtus de rouge, grimpant un escalier blanc. La qualité des plans et de la photo laisse sans voix. Les petits moines arrivent dans une salle où leurs maîtres s’affairent à la réalisation d’un mandala de sable. Gros plans sur les grains colorés déposés avec un soin infini et... contrechamp sur les visages des enfants. Un élément fictionnel vient sans crier gare de se glisser dans l’oeuvre. Ce ne sera pas le dernier. Aux splendeurs d’Asie succèdent bientôt les maisons dévastées de La Nouvelle-Orléans. Puis apparaissent les lustres du château de Versailles. De majestueux, le film devient décoratif. Que viennent faire là ces plans froids et sans charme ? On découvre ensuite des visages noirs et graves qui nous fixent. Peintures corporelles traditionnelles, coiffures sophistiquées, auxquelles succèdent abruptement l’enchevêtrement routier aux abords d’une mégapole. Humains si loin, si proches, contrastes des civilisations, audace du montage : les ficelles proto-New Age de Fricke commencent à apparaître. Le cinéaste se lance alors dans une succession d’associations d’images édifiantes, de plus en plus programmatiques. Un savant japonais à côté d’un androïde à son image. Des salariés dans un open space. Une station de ski artificielle. Une femme en burqa devant une affiche publicitaire représentant des hommes en maillot de bain. Travail à la chaîne. Absurdité, violence, hypocrisie du monde moderne, Fricke n’y va pas avec le dos de la caméra. Il s’attarde ensuite sur l’industrie de l’alimentation, du sordide élevage des porcs à la confection des raviolis, en insistant sur l’inhumanité du processus. À force de bien-pensance, le cinéaste finit par déraper : images de grands magasins, «time-lapse» des consommateurs à la caisse, puis cuisine d’un fast-food, et plan de trois personnes obèses mangeant des hamburgers, suivi de la main d’un chirurgien traçant une ligne sur un gros ventre. Ce cliché des gros Américains, symbole du méchant capitalisme tellement loin des vraies valeurs éternelles de mère Nature est tout simplement odieux. Fricke enfonce le clou en associant ensuite des plans de poupées sexuelles destinées aux sex-shops avec ceux de prostituées et d’une larme sur la joue d’une geisha. On touche là au moralisme le plus épais. Dommage, car ces indignes accès de prêchi-prêcha ternissent un film par moment fascinant et visuellement sans équivalent. En dirigeant à outrance sa méditation filmique, Fricke a manqué d’humilité.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
Logo

Exploitation