Une jeunesse amoureuse (2011) François Caillat

Pays de productionFrance
Sortie en France03 avril 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée105 mn
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Générique technique

RéalisateurFrançois Caillat
Société de production Les Films du Tamarin (Paris)
Société de production Ere Productions (Nancy)
Société de production INA - Institut National de l'Audiovisuel
Société de production Atopic (Paris)
ProducteurYann Brolli
ProducteurRégis Caël
ProducteurChristian Monzinger
ProducteurChristophe Gougeon
Distributeur d'origine Les Films du Tamarin (Paris)
Directeur de la photographieFrançois Caillat
Ingénieur du sonFrançois Caillat
MixeurMyriam René
MonteurMartine Bouquin

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Récit autobiographique, poétique, Une jeunesse amoureuse explore la mémoire de François Caillat (Bienvenue à Bataville), depuis ses 17 ans et sa rencontre avec une adolescente de la bonne société du 16e arrondissement parisien jusqu’à sa maturité. Le cinéaste pose sa caméra de Passy à Montparnasse, en passant par la rue des Rosiers. Il filme les carrefours et les façades. Par plans courts, par juxtapositions, il assemble les fragments d’un puzzle géographique et sentimental, mêlant aux plans fixes les documents du passé - lettres d’amour raturées et enjolivées de dessins, photos de vacances à l’étranger - qu’il caresse de sa caméra tremblotante, et les films amateurs de l’époque. Le discours en voix off, primordial, lie souvenirs et images du présent dans un Paris familier. Une vraie unité résulte de ce jeu de résonances et de correspondances, rythmé par les multiples déménagements du narrateur et ses rencontres amoureuses, ces filles très nombreuses qu’il tutoie parfois sans jamais les nommer. Une forme de mélodie envoûtante, à la manière d’une fugue, où les situations se ressemblent sans être jamais tout à fait les mêmes. Les plans du présent ne sont pas anodins. Ainsi, lorsque le cinéaste raconte son coup de foudre pour une jeune Chilienne à l’université, il arrête l’objectif sur un étudiant qui distribue des tracts à une jeune fille. Le procédé n’a rien d’illustratif, car il donne vie aux absents, qui ne sont jamais que des photos floues. Exemplaire, a priori, d’un certain cinéma d’auteur parisien qui a fait de l’errance et de l’introspection son thème de prédilection - à ce titre, il énervera peut-être certains spectateurs -, Une jeunesse amoureuse parvient cependant à éviter tout sentimentalisme, sans pour autant renoncer à la nostalgie, qu’exacerbe l’utilisation d’une bande son éclectique : folk, chants traditionnels, jazz, mais aussi sirènes de police... Une nostalgie qui se dessine dès le début, lorsqu’il raconte, par exemple, sa rencontre, en 1969, avec sa première petite amie, les promenades sur l’île aux Cygnes, les lettres passionnées. Elle est vibrante quand il se rappelle, film amateur à l’appui, ses vacances aux États-Unis : ces jeunes gens souriants, torse nu, insouciants, immortels. Le texte, au présent, illustre le hors-champ, la vie derrière les fenêtres et les regards. Si le récit fonctionne malgré une durée rédhibitoire pour ce type d’essai cinématographique (1h45), c’est que la forme épouse totalement le discours, et inversement. La promenade est ensorcelante. L’exercice de la caméra-stylo, assumé (jusqu’à s’arrêter longuement sur les textes des lettres gardées en souvenirs), participe vraiment à l’intention : retrouver dans le souvenir une certaine forme d’exubérance, d’optimisme - le film s’étend longuement sur la période de la libération sexuelle -, retrouver dans le présent le sentiment que rien n’a vraiment changé. Il y a toujours des étudiants rebelles devant les lycées, un jeune «de 26 ans» dans le petit deux-pièces que le cinéaste louait à cet âge près de Bastille, les marches et la rampe du métro sont toujours les mêmes, tout comme les roses qui fanent dans le square...
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