Romanés (2012) Jacques Deschamps

Pays de productionFrance
Sortie en France10 avril 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurJacques Deschamps
ScénaristeJacques Deschamps
Société de production Agat Films & Cie
Coproduction Cinaps TV
ProducteurDominique Barneaud
ProducteurMarc Bordure
Directeur de productionAïda Ouarhani
Directeur de productionAdeline Moulliet
Distributeur d'origine Hevadis Films (Rouen)
Directeur de la photographieJacques Deschamps
Ingénieur du sonJacques Deschamps
MixeurPierre Carrasco
MonteurAgnès Bruckert

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après plusieurs films de fiction (dont Méfie-toi de l’eau qui dort, en 1996, et La Fille de son père en 2001), Jacques Deschamps réalise un documentaire centré sur Alexandre Romanès, descendant de la famille Bouglione, et cofondateur, en 1994, du premier cirque tsigane d’Europe, toujours en activité à côté de la porte de Champerret, à Paris. La vie d’Alexandre Romanès, telle qu’il la résume face à la caméra dans le film, est aussi passionnante que chaotique : à 13 ans, il est dompteur de fauves et équilibriste sur échelle dans le cirque de Firmin Bouglione, son père. Après avoir quitté le cirque, déçu notamment par sa représentation de moins en moins importante de la culture tsigane, il arrive à Paris, où il apprend à jouer du luth ancien, tout en poursuivant ses numéros d’équilibristes à Saint-Germain-des-Prés, où il se lie d’amitié avec Jean Genet. Sa première femme lui ayant appris à écrire, il a depuis publié plusieurs livres. Puis, en 1994, il fonde donc, avec sa nouvelle femme, Délia, le cirque tsigane Romanès, qui rencontre d’emblée un franc succès. En 2010, il représente la France à l’exposition universelle de Shanghai, où Jacques Deschamps les a suivis. Ce sont d’ailleurs les seules images un peu amusantes que fournit ce documentaire : on y voit le décalage entre la curiosité polie et réservée des spectateurs chinois et le débordement d’énergie, de vitalité et de musique de la troupe d’artistes sur scène. Pour le reste, le film est totalement décousu, et souffre d’un évident manque de préparation : les séquences semblent montées pêle-mêle, sans souci de narration, ni même de construction d’un quelconque.propos. Le réalisateur pourrait s’en défendre en arguant qu’il a juste voulu filmer le groupe au travail, en se mettant le plus en retrait possible. En effet, les scènes de travail collectif sont plutôt réussies. Le fait que la pratique des numéros fasse partie intégrante de la vie des gens du cirque (au lieu d’être une activité dissociée de la «vie privée») est notamment bien montré : ici, les répétitions ont lieu toute la journée, et se font avec un mélange de concentration et de détente «familiale». C’est dans cette continuité que la troupe monte sur scène le soir, unie, les mères portant leurs bébés, les enfants courant sur la piste, Délia chantant et présentant les numéros au micro, tandis qu’un orchestre accompagne le spectacle... Malheureusement, à ne montrer que cela, on finit presque par tomber dans le cliché du gitan «joyeux, travailleur, pauvre mais généreux». Deschamps n’entre pas dans le détail des spécificités de la culture tsigane, de son identité, et ne montre rien du fonctionnement de la communauté, des difficultés rencontrées, ni de l’aspect administratif des choses... C’est tout juste s’il filme, in extremis, les portes ouvertes du campement organisé pour protester contre les injustices faites aux Roms en France. Bref, l’ensemble est bien léger, et ressemble davantage à une habile opération de communication (domaine dans lequel, comme on le voit bien dans le film, Alexandre Romanès est passé maître) qu’à autre chose.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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