The Spirit of 45 (2012) Ken Loach

L'Esprit de 45

Pays de productionGrande-Bretagne
Sortie en France08 mai 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée94 mn
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Générique technique

RéalisateurKen Loach
Société de production Fly Film Company (London)
Société de production Sixteen Films
Société de production BFI Film Fund
Société de production Channel 4 Television Corporation (London)
ProducteurRebecca O'Brien
ProducteurKate Ogborn
ProducteurLisa-Marie Russo
Directeur de productionEimhear McMahon
Distributeur d'origine Why Not Distributions
Directeur de la photographieStephen Standen
Ingénieur du sonPaul Parsons
MixeurIan Tapp
Compositeur de la musique originaleGeorge Fenton
MonteurJonathan Morris

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Ici, chacun, qu’il soit de ceux qui ont fait l’Histoire ou modeste témoin, raconte à travers d’extraordinaires archives ou en récit direct, quelque chose du combat collectif qui fit entrer résolument le Royaume-Uni dans la modernité sociale. Les images extrêmement émouvantes (et identiques) qui ouvrent et ferment le film présentent, sur Trafalgar Square, la liesse folle et la joie la plus pure qui se puisse imaginer, le jour de l’Armistice de 1945. Et voilà d’emblée mis en image cet «esprit de 45». Il est allégresse, promesse, espoir, il est force, fraternité, victoire, il est ce qui fait la grandeur des combats collectifs sur les forces obscures. Ainsi, si digne dans sa lutte sans relâche contre le nazisme, le Royaume-Uni, qui avait porté d’abord quasi seule l’opposition à Hitler et était encore à la tête d’un empire considérable «sur lequel le soleil ne se couchait jamais», savait qu’il était temps de faire advenir un nouvel idéal social. Car, si les fascismes avaient été écrasés, restaient dans les faubourgs poisseux, glauques et industrieux de ses villes, des ennemis tout aussi implacables : misère, chômage, analphabétisme, dénuement, habitat insalubre, promiscuité, maladies endémiques, malnutrition... Une situation globale de total sous-développement. La guerre avait été gagnée ensemble, c’est ensemble que ces fléaux seraient éradiqués. Il fallait, pour ce faire, sortir du mépris de classe qui traversait encore le pays et se lancer dans la construction collective d’un pays différent, audacieux, progressiste. Pour porter le projet, aux élections de 1945, le pays préféra le travailliste Attlee au conservateur Churchill, pourtant auréolé de son prestige de chef de guerre. Le rapport Beveridge incarna cette volonté de changement en posant le socle de l’État-Providence «du berceau à la mort» et tous les grands partis s’engagèrent dans cette voie. Et les réformes, aussi pertinentes qu’efficaces, s’enchaînèrent sans mollir : mise en place d’un système entièrement nouveau de sécurité sociale, congé maladie, plans d’indemnités, construction de villes nouvelles s’appuyant sur un grand programme immobilier qui supprima définitivement l’habitat insalubre. Ces mesures produisirent un développement du logement social jusqu’à un niveau jamais atteint. Le premier secrétaire à la Santé Aneurin Bevan, un homme dont le nom est résolument à retenir, à la fois Blum pour l’audace sociale et Mendès pour le courage politique, lutta contre la désapprobation de l’»establishment» et porta des réformes littéralement révolutionnaires, notamment en créant le Service national britannique de Santé. C’est ainsi que, dès 1950, la diminution de la pauvreté était telle que «la propagande travailliste pouvait clamer que la législation sociale avait effacé la misère abjecte des années 1930» et Attlee reste à ce jour considéré comme le meilleur Premier ministre que le Royaume-Uni ait jamais eu. L’Histoire étant facétieuse, ce film sur l’»Esprit de 45» sort à peine quelques semaines après les funérailles nationales de Margaret Thatcher, qui en fut le grand fossoyeur...
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