L'Escale (2012) Kaveh Bakhtiari

L'Escale

Pays de productionFrance ; Suisse
Sortie en France27 novembre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
>> Rechercher "L'Escale" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurKaveh Bakhtiari
Société de production Kaleo Films (Paris)
Société de production Louise Productions (Lausanne ; Vevey)
Coproduction RTS - Radio Télévision Suisse (Genève ; Lausanne)
Coproduction SRG SSR Idée Suisse
ProducteurOlivier Charvet
ProducteurSophie Germain
ProducteurElisabeth Garbar
ProducteurHeinz Dill
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Directeur de la photographieKaveh Bakhtiari
Ingénieur du sonKaveh Bakhtiari
MixeurEtienne Curchod
Compositeur de la musique originaleLuc Rambo
MonteurKaveh Bakhtiari
MonteurCharlotte Tourrès
MonteurSou Abadi

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Kaveh Bakhtiari est né à Téhéran mais a vécu en Suisse depuis l’âge de 9 ans. Après des études de cinéma, il réalise des courts métrages, dont l’un est un jour sélectionné dans un festival grec. Sur place, il apprend alors que son cousin, Mohsen, arrivé illégalement en Grèce, est emprisonné à Athènes. À sa sortie de prison, Mohsen montre à Kaveh son lieu de vie : un tout petit appartement, qu’il partage avec six autres clandestins et leur hôte, Amir. Ce dernier est, lui aussi, venu d’Iran, mais est parvenu à régulariser sa situation. Le cinéaste décide de rester avec eux, jour et nuit, et de filmer. Nous plongeons avec lui en immersion totale dans ce huis clos insolite, où l’on tue le temps comme on peut, où l’on se dispute, où l’on rit, où l’on désespère. Ils ont 16 ou 50 ans, on ne saura pas toujours pourquoi ils ont décidé de partir, mais ils n’attendent qu’une chose : passer la frontière pour aller rejoindre un oncle, un ami, un espoir de vie meilleure dans un pays plus prospère. On connaît bientôt tous les recoins du petit logement, ainsi que les caractères de chacun : Mohsen, si souriant, Hamid, qui entraîne les autres au kickboxing avec un punching-ball bricolé, Jahan, l’adolescent discret... Impossible de ne pas s’identifier à eux, de ne pas partager leur peur quand ils s’autorisent à sortir dans la rue ; impossible de ne pas être en colère quand l’un revient d’un séjour en prison le corps endolori de s’être fait tabasser par des policiers. Pourtant, le film ne tombe jamais dans le misérabilisme. Bakhtiari va à l’essentiel, ne surligne rien ; son montage est sec, économe, et c’est avant tout la dignité de ces hommes que l’on retient. Très vite, le spectateur est également happé par le déroulement des événements. Chaque tentative de passage est un moment de stress intense pour le groupe. Après des mois, voire des années d’errance immobile entre ces quatre murs, l’un d’eux finit par dégoter un passeport volé dont la photo lui ressemble : c’est le moment ou jamais. Et tous d’attendre le coup de téléphone les heures suivantes : appellera-t-il de Norvège ou du commissariat ? Cette attente, du passeport, du feu vert du passeur, du coup de téléphone, rythme le quotidien de ces clandestins, et finit par les épuiser. Certains, fatigués de cette vie de privations, choisissent de rentrer en Iran, en sachant pourtant qu’ils devront recommencer à zéro, puisqu’ils ont tout donné au passeur pour partir. Hamid ira même jusqu’à faire une grève de la faim pour réclamer sa régularisation. Ce moment est particulièrement pénible, mais Bakhtiari a l’intelligence d’éviter toute complaisance. Le cinéaste, témoin presque par hasard de cette escale, de ces limbes absurdes où des hommes innocents survivent hors du monde, a su tirer de cette expérience un récit sobre et profondément humain, dur mais aussi plein de tendresse. Assumant totalement sa subjectivité d’auteur (le spectateur n’oublie jamais sa présence derrière la caméra), optant pour un montage resserré et sans afféterie, il restitue sa chair à une réalité dont les échos inoffensifs nous parviennent si souvent par les médias.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
Logo

Exploitation