Déchirés/Graves (2012) Vincent Dieutre

Pays de productionFrance
Sortie en France12 juin 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée82 mn
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Générique technique

RéalisateurVincent Dieutre
Société de production La Huit Production (Paris)
ProducteurStéphane Jourdain
ProducteurElsa Barthélémy
Directeur de productionBriac Jumelais
Distributeur d'origine Pointligneplan (Paris)
MixeurDidier Cattin
Compositeur de la musique originaleGérald Kurdian
MonteurMathias Bouffier

générique artistique

Nathan Bernat
Romain Brosseau
Marina Keltchewsky
Yann Lefeivre
Ophélie Maxo
Anaïs Müller
Tristan Rothhut
Marie Thomas

Bibliographie

Synopsis

Ce film, réalisé à l’occasion d’un stage avec de jeunes comédiens de l’École du Théâtre National de Bretagne, se situe entre documentaire et fiction. Vincent Dieutre a demandé à ses interprètes d’écrire eux-mêmes leurs textes, en s’inspirant librement de personnages issus de la télé-réalité française. Au début du long métrage, le cinéaste filme l’arrivée de la troupe par la fenêtre, en présentant le projet en voix off. S’ensuit une succession de «castings», typiques de la télé d’aujourd’hui, où les comédiens improvisent face caméra à partir de la trame qu’ils ont inventée, et sont régulièrement relancés par la voix du réalisateur. Un chanteur lyrique parle de ses sentiments pour une jeune fille. Parviendra-t-il à la séduire ? En ce moment, il travaille Purcell, mais il aime aussi le rap US. Puis vient le «masseur pour dames», qui parle de son travail de prostitué avec professionnalisme, mais aussi de sa fille, qui lui a ouvert les yeux sur la vie. Il y a également la voyante un peu paumée qui ne se sent pas féminine, le sosie d’Hervé Vilard incompris par ses amis, la jeune femme qui a perdu son homme dans un accident et qui, depuis, voue sa vie au Seigneur, la bimbo «trop en kif» d’elle-même, le jeune homo qui a attendu le mariage pour embrasser son amoureux, et enfin la chanteuse qui s’est fait tatouer Zadig et Voltaire, sa marque préférée. Cette succession de saynètes est entrecoupée de plans de la ville de Rennes et de commentaires du cinéaste, tant sur ses acteurs («ce qui me frappe, c’est leur générosité», «j’ai l’impression qu’on touche quelque chose de vrai»), que sur lui-même («je ne connais personne à Rennes. Je crois que je n’ai jamais été aussi seul...»). Lors des élections présidentielles de 2012, il laisse la caméra à la petite troupe, qui filme la joie de la foule rennaise lors de l’annonce du résultat. Il leur montre Chronique d’un été de Rouch et Morin : «ce que je leur ai proposé se rapproche de ce projet-là», dit-il. Que dire ? Ce bout à bout d’improvisations plus ou moins intéressantes, ponctuées de plans sans charme de Rennes, n’a pas grand-chose à voir avec un film de cinéma. Si les comédiens s’en sortent pas mal, les personnages qu’ils interprètent sont assez convenus et, faute de temps, sans épaisseur. On assiste en réalité à un exercice comme il s’en pratique tous les jours dans les cours de théâtre, et celui-ci n’est tout simplement pas intéressant à regarder. S’ajoute à cela une image vidéo granuleuse d’un autre temps et un son approximatif. Aujourd’hui, de nombreux films de très bonne qualité et aux budgets dérisoires démontrent qu’un tel traitement formel n’est plus justifiable par le manque de moyens. Mais le pire est sans doute la prétention tranquille avec laquelle Dieutre nous dit qu’»au travers de ce travail, on a un peu dessiné la France dans tous ses travers». Un tel manque de lucidité a de quoi laisser songeur. On retiendra tout de même la prestation d’Ophélie Maxo, plus vraie que nature en mâcheuse de chewing-gum écervelée et narcissique, et quelques moments d’improvisation plutôt justes. Mais tout cela ne fait pas un film.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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