Bambi (2012) Sébastien Lifshitz

Pays de productionFrance
Sortie en France19 juin 2013
Procédé image35 mm - NB - Couleur
Durée57 mn
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Générique technique

RéalisateurSébastien Lifshitz
Société de production Un Monde Meilleur (Paris)
ProducteurDaniel Chabannes de Sars
ProducteurCorentin Dong-jin Sénéchal
Producteur exécutifCarole Mirabello
Producteur exécutifMichèle Fourniols
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Directeur de la photographieSébastien Buchmann
Ingénieur du sonJean-Christophe Lion
MixeurAlexandre Widmer
MaquilleurMélanie Queyrel Carreno
MonteurTina Baz

générique artistique

Marie-Pierre Pruvot(dans son propre rôle)

Bibliographie

Périodiques

Synopsis

Il y a des vies qui sont déjà du cinéma. Et des êtres extraordinaires qui sont des personnages : Marie-Pierre Pruvot est de ceux-là. Dès qu’elle apparaît face caméra, avec ses rides, avec son âge, cheveux blond pâle ébouriffés, petit nez aquilin et grands yeux de biche, racontant le souvenir de sa mère la prenant sur ses genoux et la suppliant de dire comment elle s’appelle, on est happé, capturé, captivé. «Je ne voulais pas être ce prénom... Je n’acceptais pas d’être un garçon...», confie-t-elle. Qui en douterait ? Elle est belle, forte, lumineuse. Elle raconte son histoire avec une évidence, une détermination et une simplicité saisissantes. Au début du film, Sébastien Lifshitz fait avec elle le voyage en Algérie, où elle n’était pas revenue depuis longtemps. Dès lors, le récit peut décoller, car ce retour est comme une renaissance. C’est là qu’elle est née, garçon, sous le nom de Jean-Pierre. Des photos d’époque l’attestent : oui, cette femme qui parle fut «visiblement» un garçon, puis un jeune homme. Et c’est bien d’un voyage qu’il s’agit, à travers un personnage dont l’identité psychique était, dès la naissance, différente de son identité physique. Après Les Invisibles, formidable portrait choral d’homosexuels anonymes qui se sont battus pour exister dans leur sexualité, Sébastien Lifshitz se concentre ici sur un seul personnage. Bambi, c’est le titre du film, mais c’est aussi le nom de scène que Marie-Pierre s’est choisi, après avoir rejoint, à Pigalle, les cabarets de Madame Arthur et du Carrousel et s’être mise à transformer peu à peu son corps - hormones, opérations... -, pour le conformer (à l’extérieur) à ce qu’elle était (à l’intérieur). Des photos en Noir & Blanc, des images en Super-8 couleur, très 50’s, montrent une femme épanouie, chantant et s’effeuillant au sein d’une joyeuse communauté de travestis et de transsexuels. Elle raconte aussi les regards en coin, les réactions négatives, les lazzis et les humiliations, mais jamais elle ne s’attarde. Cette femme-là, si elle a souffert, ne le fait payer à personne. Elle préfère raconter les bons côtés de sa vie. Et il y en a beaucoup. L’acceptation de sa mère, venue la rejoindre à Paris, en fait partie : on les voit ensemble dans quelques home-movies. Sourires de la génitrice, moments d’intimité fugace où l’une caresse les cheveux gris de l’autre... Et puis, il y a plus. À 35 ans, Bambi a quitté les paillettes et les lumières, elle a repris des études et est entrée dans l’Éducation Nationale ! Cette nouvelle identité a nécessité des mensonges, pour ne pas être «démasquée». D’elle-même elle dit qu’elle voulait être «Madame tout le monde» et le chemin entre sa vie nocturne et son statut d’institutrice nommée Marie-Pierre est aussi limpide et normal que son passage de garçon à fille. En 58 petites minutes, Lifshitz nous offre un parcours unique. Ses certitudes en étendard, Marie-Pierre est de celles qui résistent à tout pour obtenir leur liberté. Ni ouvertement militante, ni même politisée, elle est pourtant porteuse d’un message exceptionnel, qui n’est pas donné à tout le monde : savoir qui on est et ce qu’on veut est encore ce qu’on a fait de mieux pour approcher le bonheur.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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