Enfants valises (2012) Xavier de Lauzanne

Pays de productionFrance
Sortie en France11 septembre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée86 mn
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Générique technique

RéalisateurXavier de Lauzanne
ScénaristeXavier de Lauzanne
Auteur de l'oeuvre originaleCarole Gadetd'après une idée
Auteur de l'oeuvre originaleSandrine Montind'après une idée
Producteur associéXavier de Lauzanne
Producteur déléguéFrançois-Hugues de Vaumas
Distributeur d'origine Aloest Distribution (Boulogne-Billancourt)
Compositeur de la musique originale Franck2Louise

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

L’article L.31-1 du code de l’Éducation dispose qu’en France l’école a l’obligation d’accueillir tous les enfants de moins de 16 ans, français ou étrangers, quelle que soit leur situation culturelle et géographique. Pour de nombreux adolescents migrants, ballotés d’un pays ou d’un continent à l’autre, cette disposition incarne un espoir de stabilisation et d’intégration. Avec Enfants valises, Xavier de Lauzanne, dont c’est le troisième long métrage (après Le Seigneur de Darjeeling, 2006 et Une seule voix, 2009), pose sa caméra sur les bancs d’un collège du XXe arrondissement de Paris, pour y capter le regard de jeunes «primo-arrivants» originaires du Maghreb ou de l’Afrique noire francophone, que les autres élèves côtoient sans vraiment les voir. D’entrée de jeu, le réalisateur s’immisce dans la salle de Julie Legrand, professeur de français, et assiste à leur présentation, émue, devant le reste de la classe, dans un français approximatif mais avec la liberté de ton due à leur âge. Aboubacar, Malien dont les parents sont décédés, se souvient ainsi des morts vus lors du conflit armé («là- bas, si tu ne voles pas, tu ne peux pas manger») et pense à sa mère. Cholly, Congolaise ramenée en France par un prêtre, parle de l’insécurité liée à la dictature. D’autres insistent sur l’amour pour leur famille restée au pays, et leur grand-mère en particulier. La jeune Dalel a aussi la nostalgie de son enfance en Algérie («Dans la vie, c’est pas tout facile... ce que tu veux il faut te battre»). Le facétieux Thierno, Sénégalais d’origine, né en France de parents intégrés, ne se sent guère français malgré l’assurance de son père. La caméra saisit le courage de ces «bledards» mais aussi leurs regards hésitants, leurs silences, toutes ces pensées non exprimées. Le visage grave et fermé d’Hamza, jeune Tunisien sans papiers, en dit long... L’autre «personnage» du film est la professeur de français, dont l’abnégation est admirable. Julie Legrand, pendue à son téléphone personnel, s’acharne à trouver des stages à ses élèves (boulanger, mécanicien, infirmière, peintre). Le film détaille les cours qu’elle leur dispense : expression orale, passant du karaoké à l’articulation d’une lecture avec un crayon dans la bouche, journée au théâtre, donnant lieu à un débat nourri sur les rapports hommes-femmes, exercices physiques chez les pompiers. Citant Saint-Exupéry («Ce qui importe, ce n’est pas d’arriver, c’est d’aller vers»), Xavier de Lauzanne livre un documentaire pudique et délicat, qui puise sa force dans une approche sensible qui rappelle celle d’Être et avoir (2002) de Nicolas Philibert. Il s’empare de son sujet sans pathos et, en choisissant le prisme des situations familiales plutôt que celui des origines ethniques, dessine un passionnant portrait de groupe, en totale contradiction avec les habituels clichés sur l’immigration. Seul bémol : une scène où Aboubacar est soupçonné de vol contredit soudain tout le film, mettant à mal les progrès et l’espoir qui ont été donnés à voir, alors même que le réalisateur dira plus tard à la presse que l’adolescent est innocent...
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