Barcelona, abans que el temps ho esborri (2012) Mireia Ros

Barcelone, avant que le temps ne l'efface

Pays de productionEspagne
Sortie en France18 septembre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurMireia Ros
Assistant réalisateurPol Rodríguez
ScénaristeJavier Baladía
Société de production Promarfi Futuro 2010 (Barcelona)
Producteur exécutifMarta Figueras
Directeur de productionÁngeles Hernández
Distributeur d'origine Iberi Films
Directeur de la photographieJulián Elizalde
CadreurVictoria Bermejo
Compositeur de la musique originaleMauricio Villavecchia
Directeur artistiqueXavi Millan
MonteurMireia Ros

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Javier Baladía, descendant d’une longue lignée de la haute bourgeoisie catalane, les Baladía et les Llorach, décide d’entreprendre un retour aux origines, en parcourant les vies de ces hommes et de ces femmes, au destin assez incroyable, il va sans dire. Tout part du bureau de cet homme : photographies, lettres, films. Il tente ainsi de reconstituer son arbre généalogique. Au fil du documentaire, il dessine sur un des murs blancs de son appartement les différentes branches de sa lignée, présentant un aïeul, puis un autre, traversant ainsi une bonne partie du XXe siècle. Le spectateur subit dès lors des allers-retours incessants entre le bureau du narrateur, où tout commence, et les archives, photos et lettres : tout ce qui peut permettre de faire un saut dans le passé de cette famille illustre. Cette simultanéité (du présent du narrateur et du passé) se ressent extrêmement dans le montage et donne parfois le tournis : on pense à certains plans maladroits du narrateur tapant sur son clavier ou marchant on ne sait où avec en fond (vert) des vues de Barcelone. C’est une famille pour le moins hors norme, chaque membre pourrait à lui seul faire l’objet d’un scénario parsemé d’intrigues : un amour fou qui s’achève par la mort des deux amants, une femme séparée de ses enfants par une tante digne de la belle-mère de Cendrillon, un coureur de jupons qui met sa famille sur la paille... Mais justement tout ceci est hors norme et ces vies sont-elles vraiment représentatives de la Barcelone du XXe siècle, que la réalisatrice souhaite dépeindre ? Elle n’en dévoile en fait qu’une partie : une Barcelone flamboyante, en pleine ébullition économique, qui correspondrait plus à un portrait de la haute bourgeoisie qu’à celui de la ville en elle-même. Qu’en est-il des autres ? Des pans de l’Histoire qui ont touché les Catalans ? Si le documentaire commence par une allusion à la guerre civile espagnole, cela restera au niveau de l’anecdote : la Barcelone du XXe siècle semble n’être qu’artificielle, synonyme de faste, de créativité et d’excentricité. Les rares allusions historiques sont loin d’être objectives. La référence, par exemple, à la fameuse «semana trágica»de 1909 est décrite par le narrateur comme la cause de la destruction de Barcelone (et de ses belles maisons) par les anarchistes, alors qu’elle est aussi et surtout le reflet d’une réaction spontanée des socialistes, des républicains et des anarchistes contre une influence chaque fois plus forte de l’Église sur le pouvoir en place et contre la militarisation de la société. Si ce film se veut un documentaire, un reflet d’une époque, il aura seulement réussi son pari concernant le portrait de cette famille, dont les faits sont connus et reconnus. Mais pour ce qui est de l’apport historique de la société catalane du XXe siècle, le spectateur n’en aura qu’une version édulcorée. Il ne faudrait donc pas se laisser tromper par le titre de ce documentaire mais plutôt se laisser emporter, sans aucune attente, exceptée celle de découvrir, le temps d’un film, des vies passionnantes et hautes en couleur.
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