Annonces (2012) Nurith Aviv

Pays de productionFrance ; Belgique ; Israël
Sortie en France25 septembre 2013
Durée64 mn
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Générique technique

RéalisateurNurith Aviv
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Société de production Dérives (Liège)
Société de production Laila Films (Tel Aviv)
ProducteurSerge Lalou
ProducteurCamille Laemlé
ProducteurJulie Freres
ProducteurVéronique Marit
ProducteurItai Tamir
Distributeur d'origine Esperanza Productions (Saint-Mandé)
Directeur de la photographieEric Marcheux
Directeur de la photographieZiv Berkovich
Directeur de la photographieItay Marom
Ingénieur du sonNicolas Joly
Ingénieur du sonMichael Goorevich
MixeurPhilippe Baudhuin
MonteurEffi Weiss

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Une caméra qui panote sur un immeuble moderne ou sur un paysage aride, de longs moments où l’image se fige sur un mur, la mer, un tableau de Fra Angelico... Puis un processus immuable se met en place : une photo d’enfant, parfois une autre du même enfant plus âgé, celle enfin de l’adulte qu’il est devenu (la femme devrait-on dire puisque ne sont ici interviewées que des femmes). Cette photo d’adulte en Noir & Blanc finit par recouvrer ses couleurs naturelles et le visage par s’animer. La caméra s’éloigne vers la source de lumière, délaissant la parole puis revient scruter le visage de manière à en recueillir à nouveau l’expression. Parfois, la femme en question est psychiatre, parfois philosophe, parfois on reste dans l’ignorance de ce qu’elle est, mais le propos concerne toujours celui de l’annonce, de l’Annonciation, figure récurrente qui se retrouve dans toutes les religions monothéistes où un ange vient annoncer à Marie (quel que soit son nom) qu’elle va porter un fils en elle. Un fils qui est celui de Dieu ou qui, c’est le cas dans le Coran, n’en est que le serviteur. De temps à autre, les expériences personnelles de ces femmes viennent se mêler à l’exégèse des textes. Ainsi en va-t-il du récit de cette femme qui fait plusieurs fausses-couches successives et qui raconte à la psychiatre de la maternité que sa mère n’a jamais rien fait pour elle. En entendant, pour la première fois, que sa mère l’a tout de même «portée», elle accepte enfin la possibilité de sa maternité pour accoucher quelques mois plus tard d’un enfant en parfaite santé. Ou de celui de cette spécialiste de la peinture du Quattrocento qui pressent un écho entre ce qu’elle voit de l’iconographie italienne et sa propre expérience d’enfant adoptée... jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’en fait sa mère adoptive était également sa mère biologique qui l’avait abandonnée avant de refaire d’elle son enfant. Il y a une grande austérité dans le film de Nurith Aviv, comme si le sujet réclamait un immense sérieux. Comme si la notion de plaisir n’avait pas sa place dans cette histoire intemporelle de la maternité et de l’incarnation de Dieu dans le corps de la femme. Malgré cette gravité, la vision d’Annonces est une expérience stimulante. Parce qu’elle interroge paradoxalement, sous une forme documentaire et aride, notre besoin de fiction : toutes les réflexions qui nous sont livrées ne concernent finalement que des tentatives artistiques (peintures de la Renaissance italienne, récits homériques, et même les Évangiles) de donner corps au mystère de la création. En parler de façon relativement théorique tout en faisant acte de cinéma, en proposant une réflexion sur la place et la force des images produit un effet de mise en abyme tout à fait intéressant. Reste que l’on est parfois frustré par le côté systématique du schéma mis en place, dont on devine très vite que la réalisatrice ne s’en écartera pas et qui peut provoquer par moments, un sentiment d’étouffement que les quelques plans d’extérieur ne suffisent pas à atténuer. Le film se garde d’envisager par exemple que l’athéisme peut faire obstacle à la compréhension du propos. Et Nurith Aviv, d’en faire un élément de la réflexion.
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