Brigitte Fontaine, reflets et crudité (2012) Benoît Mouchart, Thomas Bartel

Pays de productionFrance
Sortie en France02 octobre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée58 mn
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Générique technique

RéalisateurBenoît Mouchart
RéalisateurThomas Bartel
ScénaristeBenoît Mouchart
ScénaristeThomas Bartel
Société de production La Huit Production (Paris)
Coproduction Éditions Saravah (Neuilly)
Coproduction Cinaps TV
ProducteurStéphane Jourdain
Distributeur d'origine La Huit Distribution (Paris)
Directeur de la photographieThomas Bartel
Ingénieur du sonThomas Bartel
MixeurJean-Marc Schick
MonteurElisabeth Juste

générique artistique

Brigitte Fontaine(dans son propre rôle)
Georges Moustaki(dans son propre rôle)
Jacques Higelin(dans son propre rôle)
Rufus(dans son propre rôle)
Areski Belkacem(dans son propre rôle)
Philippe Katerine(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Sur le plan fixe d’une jeune femme, de dos, devant la baie vitrée d’un café, la voix off de Brigitte Fontaine, reconnaissable entre mille, se plaint de la chaleur de plomb. La jeune femme se retourne. C’est Brigitte. Elle rejoint un jeune homme, Benoît Mouchart, co-auteur avec Thomas Bartel, de cette approche impressionniste de l’inclassable artiste qui, depuis les années 1960, occupe une place si singulière dans la chanson française. C’est en suivant Brigitte Fontaine avec légèreté dans quelques-uns de ses déplacements, de ses rencontres et de moments qu’elle leur a offerts que les deux réalisateurs en ont brossé, par petites touches éclatées, ce portrait sensible. Brigitte retrouve sur les quais de sa chère Île Saint-Louis, son vieil (et regretté) ami Georges Moustaki : enveloppée de blanc, ombrelle comprise, elle craint le soleil autant qu’il l’adore. Brigitte évoque son père, à peine (sujet trop douloureux) et ses remords à son égard. Sur les paroles d’Où vas-tu petit garçon ?, Brigitte joue à l’école, cette école que l’on devine pour elle abominable. Aux Fous de l’Île, Brigitte, Jacques Higelin et Rufus, ses vieux complices, se souviennent de la pièce qu’ils ont écrite et jouée ensemble en 1966. Brigitte et son mari, Areski Belkacem, qui depuis tant d’années l’accompagne, la met en musique, la suit dans son apparente folie, mais qui la dit bien plus structurée et organisée que lui ; Brigitte et les photos d’autrefois ; Brigitte à Morlaix, sa ville natale ; Brigitte à la montagne (qu’elle déteste) ; Brigitte en concert ; Brigitte en studio, enregistrant un duo avec un conciliant Philippe Katerine ; Brigitte écrivant ; Brigitte et les fringues... : dans toutes ces situations, irriguées par ses textes, l’artiste se dévoile, un peu, avec ce verbe inimitable, étonnant mélange de brusquerie provocante et de pudeur protectrice. À l’issue de ces 58 minutes, sans doute en savons-nous un peu plus sur cette figure ontologiquement subversive de la scène française, parolière surdouée, grande enfant révoltée, compagne et amie fidèle dont le goût du délire et des tenues loufoques ne cachent que partiellement les fragilités et les souffrances, formulées dans un souffle. Outre une séduisante construction en kaléidoscope, c’est une des grandes vertus de ce portrait que de ne jamais être impudique ou intrusif : ce qui est de l’ordre de l’intime n’y est que suggéré, tandis que sont mis en exergue les oeuvres, le talent et la chaleureuse fantaisie. Auteur du premier livre consacré à Brigitte Fontaine (Brigitte Fontaine, intérieur/extérieur), Benoît Mouchard et son compère Thomas Bartel, photographe et critique musical, ont réussi là une subtile alchimie. Parce qu’ils connaissent et respectent la personnalité et le travail de Brigitte Fontaine, ils en préservent assez de mystère pour lui conserver sa force tout en en livrant assez pour partager avec le spectateur l’attachement profond qu’ils ont pour elle. Ni ange ni démon, Brigitte est une Reine Blanche, du nom du bistrot de la terrasse duquel, vêtue d’immaculé, elle nous adresse, au dernier plan, un sourire coquet de petite fille malicieuse.
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