État commun - Conversation potentielle 1 (2012) Eyal Sivan

Pays de productionFrance
Sortie en France09 octobre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée123 mn
>> Rechercher "État commun - Conversation potentielle 1" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurEyal Sivan
Société de production Momento!
Société de production La Fabrique Editions (Paris)
Distributeur d'origine Zeugma Films (Paris)
Directeur de la photographieErez Miller
Ingénieur du sonErez Miller
MixeurNathalie Vidal
Compositeur de la musique originaleDaoud Chami
MonteurAudrey Marion
GraphistePatrick Hepner

générique artistique

Ariella Azoulay(dans son propre rôle)
Meron Benvenisti(dans son propre rôle)
Ilan Pappé(dans son propre rôle)
Nurit Peled-Elhanan(dans son propre rôle)
Yehouda Shenhav(dans son propre rôle)
Gideon Levy(dans son propre rôle)
Ayelet Hadad-Zviel(dans son propre rôle)
Amnon Raz-Krakotzkin(dans son propre rôle)
Ruchama Marton(dans son propre rôle)
Yael Lerer(dans son propre rôle)
Haim Hanegbi(dans son propre rôle)
Hassan Jabareen(dans son propre rôle)
Omar Baghouti(dans son propre rôle)
Sandi Hilal(dans son propre rôle)
Ala Hlehel(dans son propre rôle)
Salman Natour(dans son propre rôle)
Nadim M. Rouhana(dans son propre rôle)
Hanin Zoabi(dans son propre rôle)
Rozeen Bisharat(dans son propre rôle)
Leila Fersakh(dans son propre rôle)
Khaled Ziadeh(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

État commun est un drôle d’objet, à la fois passionnant, en ce qu’il tente de répondre à la question de la possibilité de la coexistence entre Juifs et Arabes sur la terre gouvernée depuis 1948 par les Israéliens, et déroutant, parce que sûr de lui, il ne dévie jamais de son idée de départ et ne donne à aucun moment la parole à ses contradicteurs. En ce sens, le film relève plus de la propagande que du débat d’idée. Il ne s’agit pas de dire ici que l’on ne partage pas les propositions des personnes interviewées par Eyal Sivan. Qu’elles soient juives ou arabes, palestiniennes ou israéliennes, elles tiennent la plupart du temps un discours modéré et intelligent, sur lequel il est possible de construire une discussion. Mais alors pourquoi ne pas discuter, justement ? Tous les protagonistes du film sans exception, pensent que le seul horizon possible est la création d’un État unique dans lequel Juifs et Arabes vivraient sur un parfait pied d’égalité. Doit-on alors prendre pour des fous ceux, nombreux, qui n’imaginent un avenir aux deux peuples que dans la création de deux États qui cohabiteraient l’un à côté de l’autre ? En refusant la discussion, on imagine aisément que Sivan ne va pas rallier grand monde à sa cause. Il faut aussi parler de la forme du film, qui laisse assez songeur : selon un procédé systématique dont le documentaire ne s’éloigne jamais, Sivan partage son écran en deux. Une partie de l’écran est réservée aux différentes interviews menées, on l’imagine, par le réalisateur, dans l’autre partie sont filmées des personnes qui prendront la parole plus tard, mais qui, dans l’immédiat, semblent écouter ce qui se dit. Or le cadre de la caméra ne s’élargit jamais et l’on doute en permanence de l’unicité du lieu dans lequel sont menées les interviews. En d’autres termes, le film veut nous fait croire que chacun écoute les idées des autres alors que rien ne nous le prouve jamais. À tel point que l’a priori positif qu’on peut avoir sur le film se transforme peu à peu en scepticisme quant aux méthodes employées et empêche finalement d’entendre complètement le message que Sivan essaie de faire passer. Enfin, il faut quand même se poser la question du caractère cinématographique d’un tel documentaire. Qu’est-ce qui peut motiver la sortie de ce film en salles, où l’on imagine aisément que sa portée sera sans commune mesure avec celle d’une diffusion télévisuelle. Il n’y a dans le procédé de Sivan aucune image que l’on pourrait associer à du cinéma. Des plans fixes, toujours des plans fixes. Est-ce à dire que la réputation un peu sulfureuse du réalisateur en France l’oblige à passer par la case cinéma (grâce à quelques distributeurs engagés?) au détriment de la case télé ? À vrai dire, on l’ignore, mais la conclusion de tout cela, est que sa volonté pédagogique (pour ne pas redire propagandiste) est annihilée par la faible portée de son documentaire, dont on se dit qu’il ne convaincra que les convaincus, étant donné qu’ils seront les seuls à aller le voir. On rétorquera peut-être que c’est toujours mieux que de rester dans son coin sans rien faire... On aura peut-être raison.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
Logo

Exploitation