Super trash (2012) Martin Esposito

Pays de productionFrance
Sortie en France09 octobre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée74 mn
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Générique technique

RéalisateurMartin Esposito
ScénaristeMartin Esposito
Société de production In Production
Société de production Mother & Son
ProducteurMartin Esposito
ProducteurPhilomène Esposito
Distributeur d'origine Kanibal Films Distribution (Paris)
MixeurChristian Fontaine

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Sous un soleil de plomb, Martin Esposito prépare sa caméra à filmer l’horreur : les poubelles. En tant que Villeneuvois pure souche, il pensait connaître tout de ce monticule pestilentiel qui empeste toute la communauté. Son journal intime chronologico-thématique suit pas à pas sa plongée dans la déchèterie, qui se révèlera bien plus répugnante encore qu’on ne l’imagine. Au départ, Esposito choisit de s’installer dans un cabanon esseulé, ce même cabanon dans lequel il jouait enfant. À peine accepté en tant que visiteur de la décharge, il manque de se faire écraser par l’un des camions qui se succèdent. L’odeur est si insoutenable qu’il porte un masque au demeurant bien peu efficace. Le tournage est minimaliste : en plus de sa petite caméra portative, une GoPro permet de voir en contre-champ le visage du réalisateur, malmené par cette expérience de plus d’un an. L’observation de ces bennes produit des images choc : des denrées encore comestibles, des objets restés neufs, des déjections humaines et animales, des liquides suspects qui ressemblent à des hydrocarbures, des cercueils en fin de bail, une planche de surf... Les images s’amoncellent jusqu’à la nausée. Esposito expérimente quelques-uns de ces produits, avec plus ou moins de succès. Il arrive même à trouver plusieurs tapis rouges abandonnés là, alors qu’à Cannes le Festival bat son plein. Sa route croise celle de Raymond, fervent défenseur de la forêt. Le propos de celui-ci est simple. Il pencherait presque vers le chamanisme lorsqu’il se met à écouter le tronc d’un arbre. Sa révolte n’en reste pas moins très vive : pour lui, la décharge de Villeneuve a détruit l’écosystème. Lorsque Esposito réussit à interroger un conducteur de camion, celui-ci tient à garder l’anonymat et lui répond le visage masqué. Il évoque des pratiques peu orthodoxes : l’éparpillement de bidons de produits chimiques en divers endroits de la décharge, afin qu’ils ne soient pas concentrés en un seul lieu. Un extrait du discours du maire révèle que la décharge aurait dû être fermée il y a longtemps déjà. Raymond montre au réalisateur l’ancienne décharge : là où les ordures ont été enterrées, voici une trentaine d’années, certains objets ne se sont toujours pas détériorés. La végétation n’a d’ailleurs pas repoussé depuis. Mais le pire arrive avec la pluie : le jus de la décharge qui s’écoule est bien noir... Le réalisateur dans son cabanon prend une posture de vagabond à la Into the Wild, sans prendre la parole en voix off comme l’aurait fait Michael Moore. Le montage, pour être efficace, n’en manque pas moins de nuances : la décharge azuréenne est inacceptable, cependant, elle n’est que le symptôme d’une région qui doit composer avec la démultiplication estivale de ses habitants. Un an plus tard, Esposito trouve encore des tapis rouges dans les ordures. Cette fois-ci, sa recherche cannoise aboutit : le tapis est changé après chaque montée, soit un équivalent de 3 000 euros, trois fois par jour... Son observation prend fin lors de la fermeture de la décharge. Le front ceint d’un bandeau découpé dans le tapis rouge, Esposito chasse les camions de ce qui n’est plus qu’un no man’s land, avant qu’une autre décharge ne soit ouverte.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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