Le Prince Miiaou (2012) Marc-Antoine Roudil

Le Prince Miiaou

Pays de productionBelgique
Sortie en France16 octobre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée102 mn
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Générique technique

RéalisateurMarc-Antoine Roudil
Société de production Alter Ego Films (Bruxelles)
Producteur déléguéSophie Bruneau
Producteur déléguéMarc-Antoine Roudil
Distributeur d'origine Zeugma Films (Paris)
Directeur de la photographieMarc-Antoine Roudil
Ingénieur du sonDamien Turpin
Ingénieur du sonMarc-Antoine Roudil
MixeurAline Gavroy
MonteurPhilippe Boucq

générique artistique

Maud-Elisa Mandeau
Thomas Mignot
Benjamin Mandeau
Norbert Labrousse
Johan Landry

Bibliographie

Synopsis

Rien de spectaculaire dans Le Prince Miiaou, juste des heures passées auprès d’une jeune artiste qui cherche, qui doute, qui compose, qui fume et qui enregistre. Marc-Antoine Roudil n’est pas Henri-Georges Clouzot, il ne filme pas Picasso, mais la démarche est identique : essayer d’attraper avec sa caméra des moments qui pourraient être un début d’explication au mystère de la création. Sans déflorer un film qui ne fait pas du suspense son cheval de bataille, on peut dire qu’il n’y arrive évidemment jamais, ce qui est finalement assez rassurant. Pour autant son documentaire, s’il peut rebuter par une austérité revendiquée, est assez passionnant en ce qu’il creuse son sillon avec une honnêteté sans faille. Il n’épargne pas son sujet, jeune chanteuse butée et bûcheuse, mais offre un joli écrin à sa recherche musicale. Le Prince Miiaou, avant d’être le titre d’un film, c’est le projet musical de Maud-Elisa Mandeau, chanteuse multi-instrumentiste que l’on pourrait paresseusement décrire comme une PJ Harvey française, chanteuse avec laquelle elle partage une certaine rugosité et, sans doute, la même intransigeance. Intransigeance qui apparaît notamment au détour d’une scène où Maud-Elisa Mandeau discute avec son manager, qui lui rend compte des réactions des directeurs artistiques des maisons de disque à l’écoute de ses dernières chansons. Cette scène vient intelligemment se placer après qu’on a vu la chanteuse passer des heures sur ses chansons, à en analyser les moindres détails jusqu’à épuisement des sensations. Les velléités forcément commerciales des professionnels du disque face au seul souci de l’artiste d’aller au bout de sa démarche prennent une saveur particulière. En ce sens, Le Prince Miiaou est d’ailleurs plus un film politique que musical. Il montre - consciemment ou pas - comment exister dans un monde qui aime les individus pour ce qu’ils rapportent, plus que pour ce qu’ils apportent. On n’entend d’ailleurs quasiment aucun morceau en entier dans le film et, s’il donne effectivement envie d’aller écouter les compositions, il ne fait pas la promotion d’une artiste dont on pressent de toute façon qu’elle est assez peu intéressée par le cirque médiatique. Marc-Antoine Roudil reproduit d’ailleurs ici un procédé qu’il a déjà éprouvé dans ses films précédents, notamment dans le très beau Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. Il pose sa caméra, filme dans la durée et écoute sans asséner de jugement. À la fin seulement, la caméra prend l’air et file au concert : quelques instants de balances où l’ambiance est toujours au travail, des moments d’attente aussi, avant le concert, et le trac qui les accompagne, et enfin la scène, comme un aboutissement de toutes ces heures de travail et d’enregistrement. Là, on voit la jeune femme solitaire se muer en une éphémère bête de scène à l’énergie rageuse. Et sur le générique de fin, enfin, une chanson qui dure, mais Maud-Elisa n’est déjà plus là à l’image. Elle s’efface derrière sa musique et ses paroles, inquiétantes et étrangement érotiques. Ritournelle mélodique et rideau. Jusqu’au prochain album.
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