Grandir = O heureux jours ! (2012) Dominique Cabrera

Pays de productionFrance
Sortie en France23 octobre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurDominique Cabrera
Société de production Ad Libitum
Coproduction Inthemood (Montpellier)
Distributeur d'origine Splendor Films (Montreuil)
Directeur de la photographieDominique Cabrera
Directeur de la photographieDiane Baratier
Directeur de la photographieCyril Machenaud
MonteurMarc Daquin
MonteurIsidore Bethel
MonteurJohn Hulsey

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

S’il ne fait pas exactement suite à Demain et encore demain (1995), Grandir, présenté par l’ACID à Cannes sous le titre Ô heureux jours, en reprend le matériel - une simple petite caméra numérique -, la méthode - filmer autant que possible, saisir le moindre prétexte -, et le principe - enregistrer le quotidien de la vie, les visages aimés, la famille, les moments de joie, les chagrins et les questions de toutes sortes auxquelles chaque être humain se doit de faire face, jour après jour. À l’occasion d’un voyage aux États-Unis, pour assister au mariage de son frère parti vivre à Boston, Dominique Cabrera s’est donc proposée de filmer la noce et ses à-côtés, des préparatifs aux lendemains des festivités. Et d’en offrir le produit aux mariés. Pensé comme un cadeau, le film s’ouvre par conséquent sur quelques images du vol transatlantique, suivies de chaleureuses retrouvailles à l’aéroport, du trajet en voiture en direction de la maison, des premiers kilomètres à travers des paysages (complexe autoroutier et architecture) déjà magnifiquement légendés par le cinéma. Il s’ensuit, dans un premier temps, un «home movie» tout à la fois classique et dépaysé, enrichi d’un sobre commentaire de la cinéaste qui fait les présentations, livre une information, précise un détail. Ainsi passent ces heureux jours, les complications de dernière minute, la fébrilité des fiancés, les contretemps, les agacements parfois, avant que ne soit venu le moment du retour à Paris où Dominique Cabrera prend la décision de ne pas en rester là, de filmer aujourd’hui, demain et encore demain. Le film de circonstance se transforme sous nos yeux en un enregistrement entêté de la saga familiale. Projet qui va basculer à son tour, et changer de nature quand la cinéaste va se souvenir que sa mère a fait l’objet, à peine née, d’une adoption. Insensiblement, le film va se muer en enquête sur les origines maternelles, le roman familial prendre forme et livrer, sous nos yeux, une partie de ses secrets. La beauté de Grandir ne tient pas qu’à la recherche de l’identité de cette grand-mère biologique inconnue. Elle résulte d’un montage où les choses, les naissances et les deuils, les paroles, les questions et les réponses, adviennent à leur rythme propre, d’un travail sur le temps, la durée qui relève d’une certaine forme de grâce. En ce sens, on ne dira rien de tout ce qui, en de telles circonstances, peut se tisser, entre la mère et les enfants Cabrera, d’émois, de peur, de besoins de comprendre qui est - et d’où vient - cette femme, de quelle histoire elle est le produit, et la crainte de le savoir, la nécessité de se rassurer en considérant que cela n’a pas tant d’importance. Grandir qui commence par un voyage au pays de l’opulence se termine en Algérie, en quête d’un état-civil, introuvable à quelques détails près. Comme un pied-de-nez à la succession des générations, aux tourments de l’Histoire. Il semble que Dominique Cabrera se soit éloignée ces dernières années des écrans de la fiction. Grandir démontre que ce n’est pas tout à fait exact. Et quand bien même ce serait le cas, il n’existerait absolument aucune raison de le regretter.
© LES FICHES DU CINEMA 2013
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