Les Jours heureux (2012) Gilles Perret

Pays de productionFrance
Sortie en France06 novembre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
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Générique technique

RéalisateurGilles Perret
Société de production La Vaka (Vacheresse, Haute-Savoie)
ProducteurFabrice Ferrari
Distributeur d'origine La Vaka (Vacheresse, Haute-Savoie)
Directeur de la photographieJean-Christophe Hainaud
MixeurBenoit Reyne
Compositeur de la musique originaleLaurie Derouf
MonteurStéphane Perriot

générique artistique

Léon Landini(dans son propre rôle)
Laurent Douzou(dans son propre rôle)
Robert Chambeiron(dans son propre rôle)
Jean-Louis Crémieux-Brilhac(dans son propre rôle)
Daniel Cordier(dans son propre rôle)
Raymond Aubrac(dans son propre rôle)
Yves Guéna(dans son propre rôle)
Stéphane Hessel(dans son propre rôle)
Nicolas Offenstadt(dans son propre rôle)
Christophe Ramaux(dans son propre rôle)
François Hollande(dans son propre rôle)
Jean-Luc Mélenchon(dans son propre rôle)
François Bayrou(dans son propre rôle)
Nicolas Dupont-Aignan(dans son propre rôle)
Jeanr-François Copé(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Qu’on se le dise : l’histoire de la Résistance n’est pas qu’un récit de faits d’armes. Fort des témoignages passionnants d’acteurs directs des évènements, ainsi que des éclaircissements d’historiens et d’économistes, Gilles Perret raconte dans ce film comment une poignée d’hommes a posé les bases du système social français, malgré leurs différences idéologiques et le danger permanent. Le documentaire s’ouvre sur un discours de 2012 de Léon Landini, Résistant et toujours militant politique, pour qui résister signifie d’abord être du côté des plus démunis. Tout le film est conçu dans cet aller et retour entre passé et présent : il ne s’agit pas de parfaire sa culture générale, semble dire Perret, mais de s’inspirer de ces grands anciens pour faire face aux difficultés d’aujourd’hui. D’abord, rappel du contexte : «Dans la Résistance, la peur c’était 26 heures par jour, car certaines heures, on avait tellement peur qu’elles comptaient double», dit Landini. Il faut voir cet homme de 87 ans expliquer la technique du déraillement ou du lancer de grenade à des collégiens ; cette guerre qu’on croit connaître perd soudain de son lustre cinématographique et apparaît dans une crudité inédite. En 1943, Jean Moulin a pour mission de former le Conseil National de la Résistance, regroupant les mouvements de résistance enfin unifiés, mais aussi les acteurs de la future reconstruction de la France : les syndicats et les partis. Les combattants voyaient d’un mauvais oeil la participation des politiciens. Pourtant, le 27 mai 1943 eut lieu la première réunion du CNR, qui vota son soutien à De Gaulle. Le CNR travaillera par la suite à la rédaction d’un programme, baptisé Les Jours heureux, composé d’un volet consacré aux actions immédiates à mener pour la libération de la France, et d’un second consacré au projet politique à mettre en oeuvre dès la Libération. Et ce que tous les témoins du film répètent, c’est que l’un ne va pas sans l’autre, le projet donnant son sens au combat. Le récit des réunions du CNR est captivant. Ils étaient seize, parfois très opposés, comme les communistes et les démocrates chrétiens, et ils sont malgré tout parvenus à un accord. Ils décidèrent ainsi de la création de la sécurité sociale, de la généralisation de la retraite, du rétablissement de la loi des 40 heures, de la nationalisation de la banque de France, des usines Renault, du gaz et de l’électricité, et de tant d’autres révolutions dont on profite encore aujourd’hui. Mais pour combien de temps ? Perret pointe le démantèlement de ces mesures par les gouvernements de droite et de gauche depuis les années 1970. «Que l’intérêt particulier cède à l’intérêt général» était à l’époque le mot d’ordre. Qu’est-il arrivé à ce beau principe ? Les politiques interviewés rivalisent de veulerie en tentant de se justifier : la mondialisation, l’Europe, la crise... Édifiant. On peut juste regretter que ce documentaire indispensable ne soit pas allé plus loin dans le détail des effets concrets du programme du CNR sur la vie des Français, ainsi que dans celui des contre-mesures rétrogrades issues de la doctrine néolibérale.
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