Swandown (2012) Andrew Kötting

Swandown

Pays de productionGrande-Bretagne
Sortie en France04 décembre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée98 mn
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Générique technique

RéalisateurAndrew Kötting
ScénaristeAndrew Kötting
ScénaristeIain Sinclair
Société de production Fly Film Company (London)
Société de production Swandown Productions
ProducteurLisa-Marie Russo
Producteur exécutifKate Ogborn
Producteur exécutifMarc Munden
Directeur de productionSimon Onwurah
Distributeur d'origine ED Distribution (Paris)
Directeur de la photographieNick Gordon Smith
Ingénieur du sonPhilippe Ciompi
Compositeur de la musique originaleJem Finer
MonteurCliff West
Photographe de plateauAnonymous Bosch

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Étrange projet que celui proposé par deux amis, Andrew Kötting et Iain Sinclair, le premier, vidéaste lorgnant du côté de la performance expérimentale, le second, romancier militant, héritier des situationnistes et créateur de la psycho-géographie (étude des liens entre un lieu et la psyché de ses habitants) : durant quatre semaines, fin 2011, ils ont parcouru, à bord d’un pédalo en forme de cygne, les 230 km qui séparent la côte sud de l’Angleterre de Londres. Accompagnés d’une équipe réduite à son strict minimum (un perchman et un cadreur), les deux complices discutent, bronzent, interpellent les passants, Sinclair distillant un humour discret et absurde, Kötting, plus exubérant, n’hésitant pas à se jeter à l’eau pour nager à côté du pédalo. Ils passent ainsi de la mer à la campagne, puis, petit à petit, tandis que la rivière fait place à des canaux à l’eau saumâtre, le paysage s’urbanise au fil de leur voyage, qui prendra fin, sans réelle explication, dans la banlieue de Londres, sur le site des Jeux Olympiques, alors en pleine construction. Tout au long de ce périple, Kötting et Sinclair rencontrent des riverains, des touristes, des artistes ou d’autres personnalités, et les invitent à commenter les idées que le voyage leur inspire, ou tout simplement à s’exprimer librement : ainsi, cette poésie déclamée, sur le mode du slam, par l’un de leurs amis monté pour l’occasion à leur place à bord du pédalo. Lorsque, par ailleurs, leur embarcation passe à proximité d’une région ou d’un site particulier, une voix off doublée d’images d’archives propose parfois des explications historiques ou géographiques. Si pour donner lieu à quelques scènes décalées (le simple passage du cygne en plastique au milieu de la rase campagne anglaise n’est pas sans rappeler les faux chevaux utilisés par les Monthy Pythons dans Sacré Graal), l’entreprise est sympathique, elle n’en manque pas moins cruellement de travail et de construction. Les éventuels propos politico-écologiques sont laissés de côté, le voyage lui-même est totalement décousu, les rencontres ont lieu de façon aléatoire et n’apportent que très rarement un éclairage nouveau sur cet étrange périple qui, dans sa dernière demi-heure finit franchement par traîner en longueur... En l’absence de nouvelles images, le cinéaste se voit obligé de multiplier les plans sur le pédalo qui, à mesure qu’ils sont répétés, perdent leur force. La proposition de réflexion sur la mutation des espaces urbains, la morphologie froide et métallique des banlieues, ne prend pas vraiment forme. Si bien que le film s’essouffle inexorablement, jusqu’à cette dernière séquence dans laquelle, enfin arrivé au site des JO où un agent de sécurité lui intime l’ordre de faire demi-tour, Andrew Kötting concède, d’une voix fatiguée : «Je ne sais même pas pourquoi ce site était le but du voyage.» Le problème, c’est que le spectateur non plus. Quand on se contente d’agir et de montrer, il faut que les actions et les images aient une puissance suffisante pour que l’émotion qu’elles contiennent rende inutile toute analyse, tout sous-titrage explicatif : ici, ce n’est malheureusement pas le cas.
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