A World Not Ours (2012) Mahdi Fleifel

A World Not Ours

Pays de productionGrande-Bretagne
Sortie en France04 décembre 2013
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurMahdi Fleifel
ScénaristeMahdi Fleifel
Société de production Nakba Filmworks
ProducteurMahdi Fleifel
ProducteurPatric Campbell
Producteur associéCaglar Kimyoncu
Distributeur d'origine Eurozoom
Directeur de la photographieMahdi Fleifel
Ingénieur du sonWu Zhe
Compositeur de la musique originaleJon Opstad
MonteurMichael Aaglund
Coordinateur des effets visuelsMonica Rubio

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Lorsque l’État d’Israël fut crée en 1948, pas moins de 900 000 Palestiniens furent contraints à l’exil. La plupart d’entre eux s’entassèrent dans des camps de réfugiés de pays frontaliers, comme celui d’Ain el-Helveh au sud du Liban. Soixante-cinq ans plus tard, ce camp d’1km2 seulement est toujours là. Surpeuplé, ses 70 000 réfugiés y sont enfermés sans aucun droit et sont continuellement contrôlés par les barrages de l’armée libanaise. Premier long métrage du cinéaste palestinien Madhi Fleifel, qui vit aujourd’hui à Londres, A World Not Ours illustre la vie quotidienne de trois générations d’exilés à Ain el-Helveh, où il a lui-même grandi. Pour ce faire, le réalisateur a rassemblé des archives retraçant vingt ans de la vie de sa famille : photographies, vidéos souvenirs, rushes familiaux de son père, séquences historiques. Le tout compose ainsi une sorte de journal rétrospectif, auquel s’ajoutent des images récentes filmées par l’auteur qui, sans apparaître à l’écran, brosse le portait de quelques figures marquantes, à commencer par celle de son grand-père de 80 ans (chez lequel il passe ses vacances), qui vécut le déracinement dès l’âge de 16 ans, sans jamais renoncer à l’idée d’un retour dans son village natal (archives de l’expropriation des Palestiniens et de la promesse de retour faite par Ben Gourion). En attendant, il cherche désespérément le calme dans sa ruelle, investie par de bruyants enfants qui jouent au foot ou miment la guerre et ses exécutions. Puis, c’est au tour de l’oncle Saïd de se laisser filmer. Déboussolé depuis la disparition de son frère, «mort en martyr» à 13 ans sous les balles d’un sniper, victime du chômage comme la plupart des réfugiés, il se promène dans le marché, observe les pigeons du haut de sa terrasse, écrase des cannettes pour les revendre au kilo et regarde les émissions pour enfants à la télévision. Il n’est jamais sorti du camp. Mais c’est sans nul doute Bessam Taha, surnommé Abu Eyad, l’ami d’enfance du cinéaste, qui est le personnage le plus intéressant du film. Légendaire chef du renseignement de l’OLP, il a rejoint le Fatah - fondé par Yasser Arafat en1959 - à l’âge de 7 ans, a été torturé en tant qu’agent d’Arafat à 14 ans (archives filmées d’un Palestinien auquel des soldats israélien brisent méthodiquement les os). Il confie ses désillusions lucides à la caméra de Madhi, dont les visites lui renvoient l’image de ce que sa vie pourrait être à l’extérieur du camp (archives de la poignée de mains historique entre Rabin et Arafat, en septembre 1993, à Washington). Souvent filmé en travelling, errant dans les ruelles sinueuses, Abu tue le temps et incarne le désespoir de sa génération. Le spectateur comprend l’angle d’approche du cinéaste, venu en touriste, libre de quitter ces lieux sordides à sa convenance quand les siens en restent prisonniers (sauf cas de mariage avec un étranger du camp). Mais son scénario s’empêtre dans des archives personnelles non hiérarchisées, qui le font finalement passer à côté de son sujet le plus essentiel : l’identité dont les Palestiniens, sans patrie ni avenir, ont été privés (tentative d’exil ratée d’Abu vers l’Europe). Un film certes touchant, mais qui ne permet guère de faire évoluer les consciences.
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