Démocratie zéro 6 (2013) Michel Toesca

Pays de productionFrance
Sortie en France29 janvier 2014
Procédé image35 mm - Couleur
Durée75 mn
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Générique technique

RéalisateurMichel Toesca
Société de production Mandrake Films (Paris)
ProducteurCatherine Jacques
ProducteurHervé Pennequin
Directeur de la photographieMichel Toesca
Ingénieur du sonMichel Toesca
MixeurSylvain Girardeau
MonteurMichel Toesca

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

L’entrée en matière du film de Michel Toesca en effraiera certainement plus d’un. Cartes, chiffres, sigles... Tout, dans cette sombre histoire de découpage administratif de communes des Alpes-Maritimes, semble réuni pour faire fuir le spectateur le mieux disposé. Mais l’affaire n’est en réalité pas si compliquée, et quelques minutes suffisent pour saisir les enjeux de cette situation des plus curieuses. Soit un département, le "zéro6" du titre, ses 163 communes, et son préfet : Jean-Michel Drevet. Ce dernier présente, peu de temps après sa nomination en 2011, son projet de schéma départemental, document planifiant notamment l’évolution de la coopération entre communes. Son projet prévoit un découpage du territoire en six blocs administratifs, dans une perspective d’intégration - comprendre : soumission à une même autorité, une même politique et une même fiscalité. Contrairement aux règles démocratiques en usage semble-t-il dans le reste de la France - c’est en tout cas ce qu’avance le réalisateur -, Drevet n’entreprend aucune consultation de la population. Or, il se trouve que les habitants de trois des cinq communes d’une certaine vallée sont farouchement opposés à ce schéma, et réclament une intercommunalité indépendante. Vous suivez toujours ? Les maires tentent alors d’organiser un référendum, aussitôt interdit par le préfet sous un prétexte juridique des plus douteux. S’ensuit une lutte de la population pour mener à bien malgré tout ce référendum, avec garages et abribus transformés en bureaux de vote... Le film retrace, au plus près des différents acteurs de cette révolte citoyenne, l’inquiétante mise au jour d’un certain fonctionnement politique, légal certes, mais insupportable. Car, au fond, à quoi assistons-nous dans cette affaire ? Au refus de trois hommes - ledit préfet Drevet, Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole Nice-Côte d’Azur, et enfin Éric Ciotti, président du conseil général des Alpes-Maritimes - au refus de ces trois hommes, donc, de voir qui que ce soit s’opposer à leurs projets. Le réalisateur, par des explications appliquées et de nombreux entretiens, y compris avec les défenseurs de la position du préfet, interroge le spectateur sur l’état d’une démocratie où de tels abus de pouvoir sont possibles, où un représentant de la république interdit une consultation populaire et où prévaut l’appétit de pouvoir de trois compères à la mauvaise foi spectaculaire. Toesca n’en fait pas trop dans l’indignation et ne verse jamais dans le "tous-pourris". Au contraire, son film souligne le courage de nombreux élus, de gauche comme de droite. On pourra toutefois lui reprocher une forme peu attrayante et des explications fastidieuses avec, paradoxalement, un manque d’éclaircissement sur des éléments clés (qu’est-ce qu’une métropole, par exemple). Toesca passe également trop vite sur les conséquences de l’application du fameux schéma pour les habitants. Démocratie zéro6 reste, néanmoins, un film édifiant sur les us et coutumes des barons qui nous gouvernent, même s’il aurait sans doute pu aller plus loin dans sa critique du système démocratique français. _G.R.
© LES FICHES DU CINEMA 2014
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