El Gran dragon (2013) Gildas Nivet, Tristan Guerlotté

Pays de productionFrance
Sortie en France05 mars 2014
Procédé image35 mm - Couleur
Durée101 mn
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Générique technique

RéalisateurGildas Nivet
RéalisateurTristan Guerlotté
ScénaristeGildas Nivet
ScénaristeTristan Guerlotté
Société de production Grenouilles Productions (Poitiers)
ProducteurGildas Nivet
ProducteurTristan Guerlotté
Distributeur d'origine Bobine Films
Directeur de la photographieGildas Nivet
Directeur de la photographieTristan Guerlotté
Ingénieur du sonThomas Bouniort
Ingénieur du sonGildas Nivet
Compositeur de la musique originaleThomas Bouniort
Compositeur de la musique originaleRaphaël Bernabeu
Compositeur de la musique originaleMarc Luc-Antonio
Compositeur de la musique originaleFabien Deyts
MonteurGildas Nivet
MonteurTristan Guerlotté

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C’est par une fable que débute El Gran Dragón - celle de ces dauphins qui se transforment en hommes, débarquent dans une fête en Amazonie, séduisent les femmes et les entraînent dans leur monde, où ils redeviennent des dauphins - manière de situer le film dans une Amazonie ancestrale où la nature s’incarne en permanence et où l’Homme fait partie de la Nature, plutôt que l’inverse. Ce n’en est pas moins à la réalité que Gildas Nivet et Tristan Guerlotté nous confrontent rapidement, en s’intéressant à la médecine naturelle pratiquée dans cette partie péruvienne de l’Amazonie. Cette médecine est menacée par la déforestation et de nombreux désastres écologiques. Mais aussi par les offensives répétées auxquelles se livre l’allopathie occidentale qui, pour gagner une population presque intégralement acquise à la médecine traditionnelle, a tenté de faire passer les guérisseurs pour des imposteurs et des escrocs. Cependant, c’était compter sans le retour, assez massif, vers la médecine traditionnelle, suscité par les faiblesses d’une médecine occidentale qui s’attache à permettre de supporter la maladie mais plus rarement à la soigner. Ainsi prend forme le combat des Anciens et des Modernes avec cette fois-ci une application très concrète puisqu’au bout du compte, les résultats sont facilement quantifiables et analysables. On comprend vite dès lors de quel côté balance le coeur des deux réalisateurs qui, embarqués dans leur sujet et dans une empathie compréhensible avec les personnes interviewées, deviennent les fervents avocats d’une culture millénaire. Pour autant, ils peinent à nous entraîner dans leur élan tant leur documentaire reste souvent aride malgré les belles images qui, ponctuant les entretiens, permettent de connaître un peu mieux l’environnement dont il est question. Le film devient plus impressionnant néanmoins quand il aborde les effets de l’ayahuasca, breuvage local dont l’absorption, soumise à un cérémonial bien précis, semble changer profondément ceux qui en font l’expérience. Une séquence tente d’ailleurs d’en restituer les effets en ne sollicitant que les capacités auditives du spectateur. C’est même l’un des bons moment du film, qui délaisse alors l’analyse pour une plongée dans un monde de sensation. On pourrait finalement reprocher à El Gran Dragón de ne pas réellement choisir son point de vue, en tentant d’équilibrer l’austérité du propos sur la médecine avec de belles images sur le Pérou et en compensant la litanie des entretiens par un effort de restitution des sensations ou des perceptions liées à la médecine traditionnelle et à l’expérience chamanique. En revanche, on sait gré aux réalisateurs d’enregistrer des témoignages d’un monde que l’Occident connaît mal et qu’il ignore la plupart du temps, volontairement ou non. Souhaitons juste que ce travail ne reste pas vain, que ces dépositions ne soient pas, dans quelques années, les derniers vestiges d’une culture qui aura perdu ses forces vives pour n’être plus que le souvenir d’un monde à jamais disparu. _D.N.
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