Les Chèvres de ma mère (2013) Sophie Audier

Pays de productionFrance
Sortie en France16 avril 2014
Procédé image35 mm - NB
Durée100 mn
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Générique technique

RéalisateurSophie Audier
ScénaristeSophie Audier
Société de production Mille et Une Productions (Paris)
ProducteurAnne-Cécile Berthomeau
ProducteurEdouard Mauriat
Distributeur d'origine Jour2Fête (Paris)
Directeur de la photographieSophie Audier
Ingénieur du sonSophie Audier
MixeurMikaël Barre
MonteurCécile Dubois

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Fabricante de fromages de chèvre sur un plateau isolé des gorges du Verdon depuis plus de quarante ans, Maguy s’apprête à remettre son troupeau, ses terres et son savoir-faire à Anne-Sophie, jeune femme fraîchement sortie de l’école d’agriculture. Durant les quelques années que durera ce passage de flambeau, Sophie Audier, la fille de Maguy, se sera faite, avec sa caméra, le témoin discret de cette transmission. Grâce à un dispositif de filmage très réduit, la réalisatrice a pu enregistrer, en les perturbant au minimum, différents moment de la vie quotidienne de sa mère, des gestes directement liés au travail - la traite des bêtes, la fabrication des fromages, la mise bas des brebis, la récolte du foin... -, aux moments de détente, de rêverie, et de bien-être qu’offre un cadre de vie rural, entre promenades sur les plateaux, surveillance du troupeau en pâturage, contemplation d’un coucher de soleil derrière les montagnes... Les Chèvres de ma mère ne dépasserait donc pas le cadre d’un documentaire classique si la relation entre Maguy et Anne-Sophie ne se révélait, le temps passant, assez houleuse. Accepter l’idée de se séparer de ses bêtes lui étant de plus en plus difficile, Maguy s’enfonce, au fil des séquences, dans une grande nostalgie et semble faire payer son vague-à-l’âme à Anne-Sophie qui, de fait, représente une agriculture moderne, plus réglementée, plus aseptisée que celle, très libre, pratiquée par son aînée. À travers de petites remarques, Maguy laisse entendre qu’après son départ le fromage risque de ne pas avoir la même saveur, remet en question la fabrication d’une nouvelle salle de confinement en plastique et non en pierre... D’autant que les démarches administratives n’en finissent plus de se multiplier, Anne-Sophie devant remplir nombre de formulaires, demander des crédits, valider une surface totale d’exploitation précise... Bref, des démarches que Maguy a toujours éludées. Une scène, très étrange, montre les deux femmes en train d’évaluer le nombre d’hectares d’exploitation à déclarer : Maguy, ayant auparavant appris à sa fille, en aparté, qu’elle ne souhaitait pas tout vendre, répond donc de manière très évasive à Anne-Sophie qui, de son côté, semble prise entre l’obligation qu’elle a de remplir précisément son dossier et une politesse respectueuse envers celle dont dépend son avenir proche. Il en résulte un certain malaise que la réalisatrice n’aura, en raison sans doute de sa trop grande implication émotionnelle, pas l’envie, ou l’occasion, de creuser plus avant. Ainsi, plusieurs scènes de ce type sont-elles malheureusement laissées en suspens. Le film dérive peu à peu vers le portrait d’une femme au seuil de la retraite, qui prend conscience avec tristesse que son aventure exceptionnelle, aussi libre que détachée des réalités, est sur le point de s’achever. Et là se pose pour sa fille un problème de distance : n’ayant pas, derrière la caméra, le recul nécessaire pour creuser ce malaise, ces ambiguïtés finissent par donner à son documentaire des airs de film de famille, l’hommage prenant le pas sur la démarche d’investigation. _F.B-P.
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