Rude boy story (2011) Kamir Méridja

Pays de productionFrance
Sortie en France12 décembre 2012
Procédé image35 mm - NB
Durée88 mn
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Générique technique

RéalisateurKamir Méridja
Collaborateur scénaristiqueGuillaume Dorson
Société de production Diversité Films
Société de production Contrepoint Production (Lyon)
Société de production Ciel! Les Noctambules (Saint-Etienne)
Société de production A gauche de la lune (Lille)
Distributeur d'origine Diversité Films
Directeur de la photographieKamir Méridja
Ingénieur du sonKamir Méridja
MixeurTimothé Borne
Compositeur de la musique originale Dub Inc.
MonteurKamir Méridja
MonteurGuillaume Dorson

générique artistique

Aurélien " Komlan " Zohou(dans son propre rôle)
Hakim " Bouchkour " Méridja(dans son propre rôle)
Grégory " Zigo " Mavridorakis(dans son propre rôle)
Jérémie " Jeje " Grégeois(dans son propre rôle)
Moritz " Da Baron " von Korff(dans son propre rôle)
Frédéric Peyron(dans son propre rôle)
Idir Derdiche(dans son propre rôle)
Benjamin Jouve(dans son propre rôle)
Mathieu Olivier(dans son propre rôle)
David Baruchel(dans son propre rôle)
Amazygh Kateb(dans son propre rôle)
Tiken Jah Fakoly(dans son propre rôle)
Jimmy Oihid(dans son propre rôle)
Idir(dans son propre rôle)
Maya Azucena(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Ce documentaire de Kamir Méridja est aussi paradoxal que le groupe de reggae auquel il se consacre. Dub Inc. est un collectif qui, ancré dans une tradition musicale jamaïcaine, s’ouvre également aux influences des enfants d’immigrés de la banlieue stéphanoise. Ainsi, l’ajout de chants kabyles semble-t-il l’une des singularités du groupe. Défendant des valeurs de solidarité et de débrouille, Dub Inc. se veut résolument indépendant du "système". Leur capacité à tenir la tête d’affiche de festivals, français et parfois européens, démontre, à qui en douterait, que la musique se vit avant tout en concert. Ce succès témoigne aussi du fait que les nouvelles formes de partage et d’écoute de la musique font parfois plus pour la notoriété d’un groupe qu’un passage en radio ou en plateau télé. À l’instar de Keny Arkana, Dub Inc. s’est donc engouffré dans la culture Internet, les sites de streaming et les réseaux de peer-to-peer. Comme elle, ses membres font face à la complexité des règles juridiques régissant leur métier, s’attachant à défendre leur statut d’artistes, et se formant au droit en autodidactes. Respectant à la ligne leur philosophie libertaire, ils partagent, pour chaque morceau, les droits d’auteur. Mais là où le style rageur de la rappeuse marseillaise lui confère une image incorruptible (Dub Inc., du reste, ne semble pas chercher à détruire le système, mais plutôt à l’humaniser), et attire par là-même l’attention des grands médias, Dub Inc. se montre plus naïf, et résiste, semble-t-il, rarement aux flatteries. À plusieurs reprises, on entendra ainsi, dans la bouche des musiciens, des propos évoquant leur fierté d’être dans"l’underground", mais aussi, paradoxalement, une rancoeur vis-à-vis des revues musicales et des grands médias. Comme l’explique le chanteur de Sinsemilia, nul doute que Dub Inc. accepterait volontiers de se faire débaucher par une major. La position de Méridja face au groupe (dont un des membres est son frère) est elle aussi ambivalente. Plus qu’un documentaire, lequel nécessiterait davantage de distance à l’égard de son sujet, Rude Boy Story apparaît comme un moyen pour Dub Inc. de se faire de la publicité, et d’attirer un public pas nécessairement au fait de la musique en ligne. De la même façon, bien qu’utilisant les moyens du bord (caméra DV, téléphones portables et concerts "volés sur les plates-formes vidéo), l’esprit du film est calqué sur les vidéos promotionnelles des groupes mainstream : les interviews backstage, la tournée en bus, les joies et les déboires des musiciens, le split ou le concert aux États-Unis sont autant de passages obligés du genre. On devine, chez le groupe autant que chez l’auteur, une réelle frustration à se sentir exclus d’un système qu’ils fustigent par ailleurs. Rude Boy Story aurait sans doute gagné à creuser cette ambivalence, à affirmer un paradoxe qui, en soi, n’est pas forcément condamnable. Le fait de voir des journalistes rock avouer qu’ils préfèrent suivre la mode, plutôt que de découvrir de nouveaux talents (un travers que l’on peut sans doute constater dans tous les milieux des médias de la culture), ne peut en revanche que susciter un certain plaisir...
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