Con la pata quebrada (2013) Diego Galán

Con la pata quebrada - Retourne à tes fourneaux

Pays de productionEspagne
Sortie en France18 juin 2014
Procédé image35 mm - Couleur
Durée86 mn
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Générique technique

RéalisateurDiego Galán
ScénaristeDiego Galán
Société de production Enrique Cerezo Producciones Cinematográficas
Société de production El Deseo (Madrid)
ProducteurCarlos Bernases
ProducteurEsther García
Producteur exécutifEnrique Cerezo
Producteur exécutifAgustín Almodóvar
Distributeur d'origine Iberi Films
Compositeur de la musique originaleBernardo Bonezzi
MonteurJuan Barrero

générique artistique

Carlos Hipólito(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

Diego Galán, surtout reconnu en Espagne pour ses ouvrages en tant que critique de cinéma, réalise son premier projet pour le grand écran avec ce documentaire visant à dépeindre l’image de la femme à travers le cinéma espagnol, depuis les années 1930 jusqu’à nos jours. Le titre laissait présager une dénonciation plus qu’incisive de la société espagnole. En effet, "con la pata quebrada" est le raccourci d’une expression qui pourrait trouver son équivalent dans notre "femme aux fourneaux". À cette différence près que, dans la version espagnole, on retrouve la violence d’un machisme souvent associé aux Ibères : une femme reste donc non seulement enfermée chez elle mais, qui plus est, la jambe cassée ! On pouvait donc, sans nourrir de trop grandes attentes, espérer de ce film une remise en question de l’image de la femme en Espagne, hier comme aujourd’hui, et pourquoi pas une ouverture quant aux nouvelles perspectives que la société - et, avec elle, le cinéma - peuvent amener. Il n’en est malheureusement rien. Con la pata quebrada, malgré sa grande richesse du point de vue des sources, ne fait que survoler son sujet, en submergeant le spectateur d’informations, lui administrant un condensé bien trop fourni d’extraits de films. Englobant tous les genres (mais privilégiant surtout les comédies, pour en négliger d’autres), le film opte d’abord pour une certaine cohérence chronologique, qui vient en aide au spectateur non hispanophone. Mais à mi-chemin, un certain désordre se fait jour dans les dates, le film revenant sans raison apparente sur le cinéma sous l’ère franquiste, alors que nous avions atteint les années 1980-90 quelques instants plus tôt. Quant à l’image de la femme, que peut-on en dire ? Si le film met en avant les clichés que la femme a souvent subis dans le cinéma espagnol (et plus largement dans la société), le ton très humoristique du documentaire nous invite plutôt à sourire, tel le spectateur lambda de l’époque, qu’à vraiment réfléchir aux dégâts bien réels qu’ils ont pu causer. Un pays dont les femmes ont connu le droit de vote beaucoup plus tôt qu’en France (dès 1931), mais auxquelles cette même liberté a été arrachée durant le franquisme, pendant presque quarante ans. Un pays qui, aujourd’hui, se retrouve de nouveau sous la menace de l’interdiction d’un des droits fondamentaux de la femme, l’avortement. Au vu de tout cela, on ne peut qu’être peiné par la légèreté du documentaire. Ainsi, le message final, plein d’espoir, n’élude-t-il pas trop facilement les réels dangers et déviances aujourd’hui à l’oeuvre ? Alors que le réalisateur lui-même parle de l’impact du cinéma dans la société espagnole, on aurait pu espérer qu’il raisonne en de mêmes termes pour son documentaire. Si l’on ne peut nier le travail, remarquable et gargantuesque, accompli du point de vue de la documentation (plus de 180 extraits de films au compteur), il est en revanche regrettable que Con la pata quebrada ne soit qu’un agréable spectacle, alors que ce film aurait pu avoir une tout autre portée, et pourquoi pas servir un combat hélas toujours d’actualité, en Espagne comme en France. _D.C.
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