Atlas (2013) Antoine d' Agata

Pays de productionFrance
Sortie en France12 novembre 2014
Procédé image35 mm - Couleur
Durée75 mn
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Générique technique

RéalisateurAntoine d' Agata
Société de production Independencia Productions (Paris)
ProducteurValentina Novati
Distributeur d'origine Norte Distribution (Paris)
Directeur de la photographieAntoine d' Agata
Ingénieur du sonGilles Bénardeau
MonteurDounia Sichov

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Lorsqu’il étudiait la photo à New York, au début des années 1990, Antoine d’Agata a suivi les cours de Larry Clark et de Nan Goldin. Ce parrainage permet de situer assez vite dans quelle veine se situe ce célèbre photographe français : hyperréalisme et lyrisme mêlés, approches du sordide, fixation sur les thématiques du sexe et de la drogue... Depuis quelques années, le trajet de l’artiste a régulièrement croisé le cinéma. En 2007, Un homme perdu de Danielle Arbid s’inspirait de lui et de son travail. En 2010, il signait les photographies attribuées au personnage de Romain Duris dans L’Homme qui voulait vivre sa vie d’Éric Lartigau. Lui-même a réalisé plusieurs films depuis 2005. Avec Atlas, il signe une oeuvre hybride de 75 minutes, en équilibre sur la frontière entre court et long métrage, autant qu’entre documentaire et fiction, et entre art plastique et cinéma. En effet, même s’il suggère des ébauches de récit et esquisse des personnages, ce film se présente comme beaucoup plus atmosphérique que narratif, plus abstrait que figuratif, comme une longue et brumeuse nappe de spleen, dans laquelle flotteraient les ombres de fantômes. Le film décrit des rencontres avec des prostituées, faites par le photographe dans différents pays du monde. À l’image s’enchaînent des portraits ultra stylisés, sombres et suspendus à mi-chemin entre l’immobilité et le mouvement, fixant les prostituées, des clients, des souteneurs, ou de lui-même, dans des scènes d’étreinte, de prise de drogue, d’hébétude... En parallèle, sur la bande-son, s’entremêlent des voix off assez littéraires, dans lesquelles les filles expriment leurs états, leur dégoût, leur désespérance ("Quand personne ne me prend je me sens détruite", "Mon corps ne m’a jamais appartenu, c’est pour cela que je le vends"...). Tout cela produit de prime abord un effet puissant, une forme de beauté impure, poisseuse et éprouvante. La sensation de temps ralenti que distille le film semble traduire réellement quelque chose des états physiques provoqués par la drogue et des états mentaux générés par le sentiment d’asservissement à un quotidien sordide où les choses se répètent mécaniquement, toujours semblables à elles-mêmes. Mais malheureusement, en ne se développant que dans la répétition, sans rupture de rythme, sans changement de fréquence, sans aucune variation dans ses principes formels et narratifs, le film finit par épuiser son capital de mystère et de trouble. Et ce qui se présentait au départ comme une véritable expérience de cinéma revient alors s’assimiler à ce que, plus classiquement, on appelle du "cinéma expérimental". Par ailleurs, certains pourront voir dans la rudesse du regard de d’Agata et sa manière d’esthétiser la déchéance de femmes bien réelles, une forme d’instrumentalisation. Reste que Atlas, même s’il s’enferre dans le systématisme de son dispositif et de ses options nihilistes, est un objet dont l’étrangeté et la noirceur peuvent séduire et dont les propositions visuelles présentent une authentique originalité. _N.M.
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