Territoire de la liberté (2013) Alexander Kouznetsov

Pays de productionFrance ; Suisse
Sortie en France04 février 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée68 mn
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Générique technique

RéalisateurAlexander Kouznetsov
Société de production Petit à Petit Production (Paris)
ProducteurRebecca Houzel
CoproducteurHugues Landry
CoproducteurLaurent Roth
Distributeur d'origine Aloest Distribution (Boulogne-Billancourt)
Directeur de la photographieAlexander Kouznetsov
Ingénieur du sonNicolaï Bem
MixeurDominique Ciekala
MixeurFrédéric Théry
MonteurAgnès Bruckert

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Ça se passe en Russie. C’est une manifestation, ou une procession, on ne sait pas. En tout cas, le clergéest présent. La police aussi, en nombre. C’est tendu, ça se bouscule, on sent que ça pourrait déraper. La neige se met à tomber. Et puis vient un plan fixe d’arbres poudrés de blanc, balayés par le vent. Dans cette vaste forêt, un homme chante, un enfant joue. On est en Sibérie. Dans une réserve naturelle connue pour ses "stolbys", ces grands rochers oblongs, délices pour alpinistes, ainsi que pour ses isbas, chalets typiques où se retrouvent depuis bien longtemps des familles, des dissidents, des marginaux, tous unis par la même aspiration à une vie différente, loin du carcan policier. Une petite fille, accompagnée de son père, téléphone avec fierté à sa mère du haut de son premier stolby. Le soir, on dîne à la bougie, on se rend visite d’une isba à l’autre, on boit, on danse, on chante. Au coeur des conversations comme des propos tenus face caméra : la liberté, queles Russes n’eurent guère l’occasion de goûter au cours de leur histoire. On parle de communauté entre nature, hommes et animaux. "Ici, on ne peut pas être individualiste, dit l’un. "Ce sont les lois de l’amitié et de l’entraide qui s’appliquent". Une femme s’inquiète de la résurgence du fascisme dans le pays, pointant le fait qu’on accuse les stolbystes d’être des extrémistes appelant au meurtre quand ils disent "Tuez l’esclave qui est en vous", alors que "Tuez les nègres" est considéré comme une simple formule de voyou sans conséquence. "Pour une Russie sans Poutine", peut-on lire sur le ruban arboré par un homme. "On pousseles gens à voler pour ensuite pouvoir les contrôler" affirme un autre. Une nuit, on visite les tombes des alpinistes morts dans ces montagnes. Le stolbysme, véritable mode de vie aux dires des intéressés, est présenté dans le film comme une sorte d’utopie en actes,de communauté autogérée en milieu hostile, fonctionnant grâce à un fort esprit de fraternité et de bienveillance réciproque et guidée par un idéal de liberté. On est tout prêt à le croire, mais le film passe plus de temps à le proclamer qu’à le montrer. Ces fameuses lois de l’entraide, comment s’expriment-elles ? Qui fait quoi ? Combien de temps ces gens passent-ils dans ces isbaset qu’est-ce qui les y a amenés ? Si l’on assiste bien à des scènes festives, riches en chansons commeen vodka, on ne ressent pas vraiment le quotidien de la communauté. On voit bien une femme cuisiner à un moment, mais on n’a ni sensation, ni information. Qu’est-ce qu’on mange au fin fond de la Sibérie ? Les légumes ne sont-ils pas durs à cause du froid ? Et est-ce toujours aux femmes de faire la cuisine ? Non, on n’en saura rien. Il faut juste accepter l’idée que tout cela est merveilleux et sans conflit.Trop peu de contexte historique, trop peu de détails sur cette vie dans un milieu extrême, trop peude matérialité. On a le sentiment de passer à côté de l’essentiel. Le film est honnête, mais reste bizarrement étriqué face à un sujet fort, commesi Kouznetsov s’était interdit toute ampleuret toute audace pour filmer les stolbys.
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