Heinrich Himmler - The Decent One (2013) Vanessa Lapa

Heinrich Himmler - The Decent One

Pays de productionIsraël ; Autriche
Sortie en France14 janvier 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée94 mn
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Générique technique

RéalisateurVanessa Lapa
ScénaristeVanessa Lapa
ScénaristeOri Weisbrod
Société de production Realworks (Tel Aviv)
Coproduction Felix Breisach Medienwerkstatt GmbH (Wien)
ProducteurVanessa Lapa
CoproducteurFelix Breisach
Distributeur d'origine ASC Distribution (Paris)
Compositeur de la musique originaleJonathan Sheffer
Compositeur de la musique originaleDaniel Salomon
Compositeur de la musique originaleGil Feldman
MonteurSharon Brook
MonteurNoam Amit
AnimateurMiklós Falvay

générique artistique

Tobias Moretti(une voix originale)
Antonia Moretti(une voix originale)
Alexander Riemann(une voix originale)
Sophie Rois(une voix originale)
Pauline Knof(une voix originale)
Thomas Zerck(une voix originale)
Florentin Groll(une voix originale)
Lenz Moretti(une voix originale)
Martin Lalis(une voix originale)
Lotte Ledl(une voix originale)
Markus Riexinge(une voix originale)
Florian Wandel(une voix originale)

Bibliographie

Synopsis

Heinrich Himmler, organisateur de la Solution finale, bras droit d’Adolf Hitler, bon père de famille et bon mari, écrivait beaucoup. Souvent loin de chez lui en raison de ses activités professionnelles, il adressait des lettres à sa femme, Margarete, à sa fille, Gudrun, et plus tard à sa maîtresse, Hedwig. Grâce à cette correspondance retrouvée par des soldats américains, en mai 1945, dans sa maison de Gmund, en Allemagne, il est possible de se faire une idée du cheminement de pensée de l’un des pires criminels de l’histoire du XXe siècle. Il est en tout cas possible de retracer son parcours, car la pensée, elle, reste assez absente de ces échanges épistolaires. Vanessa Lapa, réalisatrice belge vivant actuellement en Israël, tisse un documentaire fait de voix off et de films d’époques. Leur entremêlement donne un résultat parfois choquant, souvent déconcertant. Ce qui frappe le spectateur, c’est le fossé qui sépare les préoccupations quotidiennes de Himmler des atrocités de la Shoah, qu’il a grandement contribué à mettre en oeuvre. Des comédiens lisent des lettres rédigées par Himmler lui-même, mais aussi par sa femme, sa fille et sa maîtresse, et ce qu’on y entend n’a pas grand-chose à voir avec les horreurs de la guerre. Si Heinrich Himmler se plaint, c’est souvent de ses douleurs intestinales. Margaret, elle, regrette de ne pas voir assez souvent son mari, même si elle comprend les impératifs qui l’éloignent d’elle. Quant à Gudrun, elle prie régulièrement pour son "pappi", dont elle loue le courage, en fille modèle (qu’elle n’a d’ailleurs jamais cessé d’être puisqu’elle s’occupe toujours aujourd’hui d’aider les criminels de guerre nazis condamnés ou en fuite). Si le film peut laisser sur sa faim parce qu’il n’apporte aucune explication (l’éducation un poil rigide du jeune Heinrich ne suffisant évidemment pas à comprendre sa monstruosité), il est, en revanche, assez intéressant pour ce qu’il dessine en creux : la vie d’un homme sans compassion envers ses congénères mais non dénué de sentiments envers sa famille. Un homme capable d’écrire à sa femme, alors que la guerre bat son plein et que l’extermination des Juifs a été mise en place de façon industrielle : "Malgré toute cette charge de travail, je suis en forme et je dors très bien". Vanessa Lapa s’empare donc de son sujet en journaliste (qu’elle est au quotidien puisqu’elle réalise régulièrement des reportages pour la télé israélienne) plus qu’en psychologue, voire en philosophe. Il est impossible en voyant Heinrich Himmler de tirer des conclusions sur la façon dont l’humanité génère sa propre inhumanité. Tout au plus peut-on repenser à Hannah Arendt et à son concept de "banalité du mal", mais rien ne vient ici infirmer ou confirmer les thèses de la philosophe allemande. On peut regretter que la réalisatrice ne nous guide pas un peu plus, ou qu’elle ne tente pas davantage d’élaborer une pensée. Pourtant, il est sans doute assez honnête, de sa part, de ne pas chercher à expliquer. Et de nous laisser, en fin de compte, avec nos questions sans réponses.
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