The Price We Pay (2014) Harold Crooks

Le Prix à payer

Pays de productionCanada
Sortie en France04 février 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurHarold Crooks
Collaborateur à la réalisationPhilippe Baylaucq
Assistant réalisateurNancy Marcotte
ScénaristeHarold Crooks
ScénaristeBrigitte Alepin
Auteur de l'oeuvre originaleBrigitte Alepind'après l'ouvrage "La Crise fiscale qui vient"
Société de production InformAction Films (Montréal)
ProducteurNathalie Barton
Distributeur d'origine ARP Sélection (Paris)
Directeur de la photographieAlex Margineanu
Ingénieur du sonOlivier Léger
MixeurPatrick Mauroy
MonteurLouis-Martin Paradis
GraphistePatrick Doan

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C’est l’histoire d’un texte juridique babylonien : le code de Hammurabi, qui préconisait, il y a bientôt quatre millénaires, la gestion de l’argent en bon père de famille et le bannissement des conflits d’intérêt. C’est aussi l’histoire, il y a un peu plus de deux siècles, du vaste chambardement que fut la Révolution française, qui mit un terme aux privilèges et droits féodaux. C’est enfin l’histoire d’un monde, le nôtre, qui, oublieux de son passé, plonge gaiement dans le plus suicidaire des obscurantismes. Le Prix à payer s’intéresse au règne de la finance, à la mort de l’État-providence et à la hausse débridée des inégalités. Au programme des réjouissances : la perte de pouvoir des États, bien incapables de lutter contre le monde de la finance qui, à la moindre contrariété, souffle la menace de revendre massivement des obligations d’État. Autre sujet, l’avènement de l’économie numérique. D’Amazon à Apple, en passant par Google, tous semblent s’être mis au diapason et pratiquer systématiquement l’optimisation fiscale, à savoir payer le moins d’impôts possible grâce à des astuces comptables. Le but final ? Ne plus payer d’impôts du tout, afin, entre autres, de satisfaire les actionnaires. Notons à ce sujet que la durée moyenne de détention d’une action, qui se comptait en années il y a un demi-siècle, est désormais de vingt-trois secondes... Les fameux paradis fiscaux, dont les îles Caïmans, Singapour, les Bermudes ou la Suisse, vaste monde parallèle et interlope que l’on appelle, dans un beau flou artistique, l’offshore, renfermerait 10 à 15 % du patrimoine fiscal mondial. L’un des dirigeants d’Amazon est entendu devant le Parlement britannique. Amazon y aidant, plusieurs librairies anglaises ont mis la clé sous la porte. Amazon paye ses impôts au Luxembourg. Les livres sont-ils expédiés du Luxembourg ? Non, du Royaume-Uni. Mais alors pourquoi l’État anglais devrait-il assurer l’entretien de ses routes, et se voir privé des impôts des libraires pour une entreprise qui ne paye pas d’impôts ? Le Parlement n’accuse pas Amazon d’être illégal, mais immoral, et c’est là tout le problème. Autre absurdité : les clients peuvent être désormais comptés parmi les principaux créateurs de valeur de l’économie numérique. Que seraient Google ou Facebook sans leurs usagers ? À regarder Le Prix à payer, on en vient à se demander si notre monde n’est pas devenu une vaste perversion qui ne dirait pas son nom. Le documentaire s’attèle donc à démontrer que le grand mal de notre époque, ce sont les inégalités fiscales. Thomas Piketty affirme que seule une coopération fiscale internationale pourra remédier au mal, quand d’autres intervenants affirment craindre, plus que jamais, un retour des fascismes. Le Prix à payer aborde un nombre important de problèmes passionnants. Hélas, il multiplie aussi les interventions (on compte une vingtaine de témoignages) et l’on souhaiterait qu’il prenne un peu plus son temps. Après tout, une heure trente pour parler des problèmes qui risquent de précipiter l’humanité dans le chaos le plus total, c’est un peu court : une telle entrée en matière, certes dense et documentée, aurait sans doute gagné à se focaliser sur quelques points spécifiques.
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