Spartacus et Cassandra (2014) Ioanis Nuguet

Pays de productionFrance
Sortie en France11 février 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
>> Rechercher "Spartacus et Cassandra" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurIoanis Nuguet
ScénaristeIoanis Nuguet
ScénaristeSamuel Luret
DialoguisteIoanis Nuguet
DialoguisteSamuel Luret
Société de production Morgane Production
ProducteurSamuel Luret
ProducteurGérard Lacroix
ProducteurGérard Pont
Producteur exécutifCatherine Rouault
Directeur de productionAlbertine Fournier
Distributeur d'origine Nour Films (Paris)
Directeur de la photographieIoanis Nuguet
Ingénieur du sonMaissoun Zeineddine
MixeurFrédéric Théry
Compositeur de la musique originaleAurélie Ménétrieux

générique artistique

Cassandra Dumitru
Spartacus Ursu
Camille Brisson
Lamila Dumitru
Fodor Ursu
Anne-Gaëlle Michaux
Jean-Pierre Rosenczveig
Karine Riou
Boris Parilla
Bastien Lambert

Bibliographie

Synopsis

Après avoir filmé pendant trois ans les Roms sur les terrains qu’ils occupaient en Seine-Saint-Denis, Ioanis Nuguet, le réalisateur de Spartacus & Cassandra, a croisé le chemin de Camille - jeune trapéziste de 21 ans qui, dans le squat où elle a créé un cirque, prend soin de Spartacus et Cassandra, des enfants livrés à eux-mêmes - pour en filmer le quotidien. Ainsi, ce premier film se fait-il rien de moins qu’une histoire de vie, comme ont pris l’habitude de l’écrire les sociologues, ce que le cinéma devrait être par essence. En l’occurence, il est question d’un quotidien tout sauf ordinaire qui est ici l’objet d’une sorte de journal filmé, d’un carnet de bord où s’enregistrent, peu à peu, les hauts et les bas de l’existence dont les deux enfants qui prêtent au film leur prénom ont été et risquent encore d’être les jouets. Respectivement âgés de 13 et 10 ans, Spartacus et sa soeur, Cassandra, sont le fils et la fille du couple que forment Fodor, patriarche irresponsable et alcoolique, mendiant de fortune, et Lamina, la mère, dont l’esprit, semble-t-il, a pris la tangente et n’en finira plus de vagabonder. Un couple socialement en cavale, assujetti aux coups de tête, aux sautes d’humeur que produisent tantôt l’ivresse, tantôt les errements de la psyché maternelle, de la misère et du rejet en tout cas, ce dont Spartacus et Cassandra, partagés entre la colère et la souffrance, ont parfaitement conscience. Ceux-ci sont déjà trop mûrs, en ce qu’ils savent devoir prendre en charge leurs parents sans en avoir les épaules, la force, le ressort, ce qui est bien normal. Les institutions de la République décident, par conséquent, de les placer en famille d’accueil, ce que refuse le père qui, une fois de plus, préférerait embarquer sa petite caravane de désolation en Espagne où tous pourront mendier sans rendre de comptes à personne. C’est quand Camille et le cinéaste se proposent de devenir les parents de substitution des enfants que se noue le centre dramatique du film qui, dès lors, va s’articuler autour des rapports de force, ou de raison, entre les uns et les autres et du "contrat" qui finira par en résulter. Sans oublier le déchirement des enfants écartelés entre ce changement de vie, les perspectives qu’ouvre celui-ci, et la tristesse de se voir malgré tout inexorablement séparés de leurs parents. Présenté par l’ACID à Cannes, Spartacus & Cassandra, s’il arrive aujourd’hui sur nos écrans précédé d’une consensuelle réputation de documentaire touché par la grâce, n’en demeure pas moins un film violent, en ce sens qu’il ne fait pas mystère de la violence émotionnelle et psychologique que la situation fait aux enfants. Filmé caméra à l’épaule, sur le vif en quelque sorte, en plans-séquences, dans un style tout à la fois poétique et réaliste où se succèdent dialogues et voix off en contrepoint, avec ce que cela peut induire de risque, d’audace, de maladresse éventuellement, le film de Ioanis Nuguet se tient sur le fil, à l’image des jeunes protagonistes qui, dans la séquence d’ouverture, s’adonnent à un entraînement de funambules. À l’image de ce qu’est la vie sans doute.
© LES FICHES DU CINEMA 2015
Logo

Exploitation