Citizenfour (2014) Laura Poitras

Citizenfour

Pays de productionEtats-Unis ; Grande-Bretagne ; Allemagne
Sortie en France04 mars 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée113 mn
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Générique technique

RéalisateurLaura Poitras
Société de production Praxis Films
Société de production Participant Media (Beverly Hills)
Société de production HBO Documentary
ProducteurLaura Poitras
ProducteurMathilde Bonnefoy
ProducteurDirk Wilutzky
Producteur exécutifSteven Soderbergh
Producteur exécutifDavid Menschel
Producteur exécutifJeff Skoll
Producteur exécutifDiane Weyermann
Producteur exécutifSheila Nevins
Distributeur d'origine Haut et Court (Paris)
CadreurLaura Poitras
CadreurKirsten Johnson
CadreurKaty Scoggin
CadreurTrevor Paglen
MonteurMathilde Bonnefoy

générique artistique

Glenn Greenwald
Edward Snowden
Paul Johnson
William Binney
Nick Hopkins
M. Margaret McKeown
Julian Assange
Kevin Bankston
Marcel Bosonnet
Harry Pregerson
Wolfgang Kaleck
H. Thomas Byron
Ben Wizner
Michael Daly Hawkins
William Bourdon
Jacob Appelbaum
Gonzalo Boye
Carsten Gericke
Ewen MacAskill
David Miranda
Jonathan Man
Robert Tibbo
Marcel Rosenbach
José Casado
Rainer Staudhammer
Roberto Kaz
Julian Borger
Lindsay Mills
Ladar Levinson

Bibliographie

Synopsis

En 2012, la documentariste Laura Poitras reçoit des mails cryptés d’une source s’abritant derrière le pseudonyme de "citizenfour". L’individu en question, Edward Snowden, 29 ans, ancien employé de la CIA et consultant pour la NSA, lui donne rendez-vous quelques semaines plus tard - ainsi qu’au journaliste du Guardian Glenn Greenwald - dans une chambre d’hôtel, à Hong-Kong. Plusieurs jours durant, il leur révèlera, en détail, l’existence et le fonctionnement de programmes mis au point par la NSA (l’Agence Nationale de Sécurité américaine) pour orchestrer, à l’échelle planétaire, la surveillance des communications analogiques et numériques. Le scandale est immédiat. Snowden, lui, n’ignore rien des risques qu’il encourt ; son identité sera découverte, c’est une question de temps, de jours peut-être. Mais, soucieux de montrer qu’il ne se sent coupable d’aucun des chefs d’accusation qui, bientôt, lui seront reprochés, il accorde à Greenwald un entretien à visage découvert. "Ce qui doit arriver arrive", "Si je suis arrêté, alors je suis arrêté", répète-t-il quelques jours plus tard, tandis qu’il s’apprête à fuir le pays. Le 21 juin 2013, les États-Unis l’attaquent, effectivement, en justice, au nom de l’Espionage Act, et demandent son extradition. Il se verra par la suite accorder l’asile politique en Russie. La fiction a beau s’être depuis emparée de cette affaire (la série d’A. Sorkin The Newsroom en a fait l’un des arcs narratifs de sa troisième saison), ce que donne à voir le film de Poitras est unique. Techno-thriller paranoïaque se jouant essentiellement en huis clos, programme de téléréalité à l’unique protagoniste - sitôt révélé, le visage du lanceur d’alerte envahit les écrans du monde entier -, film de guerre en sourdine (Snowden ou Assange, retranchés en chambre ou en ambassade, se trouvent en vérité au milieu du théâtre des opérations) : Citizenfour est tout cela à la fois. Mais il est surtout le tableau d’un monde rongé par le soupçon, soupçon dont il devient délicat d’évaluer la légitimité, au risque de sombrer dans la paranoïa. La surveillance de tous, à tout instant - et non plus des seuls individus suspectés, par exemple, d’être liés à des entreprises terroristes -, outre qu’elle semble relever de la manie, n’est pas loin d’en induire une chez ses victimes avérées ou potentielles. Au cours d’un entretien avec Greenwald, une alarme d’incendie se déclenche dans l’hôtel, Snowden se crispe : quelque temps plus tôt, il s’est servi du téléphone de sa chambre. La NSA aurait-elle intercepté la communication ? S’apprête-t-on à l’interpeller ? Plus tard, Greenwald, craignant à son tour d’être sur écoute, tend à Snowden des morceaux de papier sur lesquels il a noté de nouvelles révélations, dues cette fois à un autre lanceur d’alerte. Poitras capte alors l’air hébété de Snowden - à lui aussi, les proportions de l’affaire semblent avoir échappé -, avant de glisser sur cinq lettres griffonnées à la hâte : "POTUS" (les initiales de "President of the United States", sous-entendant, on le devine, la possible compromission d’Obama). Le climat de suspicion qu’instaure la scène n’a alors rien à envier à l’Ennemi d’État de Tony Scott.
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